Transcription de la vidéo
Dans cette vidéo, nous allons apprendre à décrire les solvants polaires et
apolaires. Nous allons examiner comment les forces intermoléculaires, entre les molécules,
influencent la solubilité, et nous allons déterminer le sens de l’expression « le
semblable dissout le semblable ». Avant d’examiner les interactions des solvants polaires et apolaires, voyons d’abord
quelques concepts clés.
L’électronégativité est la tendance d’un atome à attirer les électrons partagés dans
une liaison. En regardant le tableau périodique, l’électronégativité augmente généralement quand
on monte dans un groupe et quand on va de gauche à droite sur une période. L’échelle d’électronégativité de Pauling, une échelle sans unité, qui va de zéro à
quatre, nous donne un moyen de quantifier l’électronégativité des atomes. Le fluor a l’électronégativité la plus élevée, avec la valeur de 3,98, tandis que des
éléments comme le potassium ont des valeurs d’électronégativité beaucoup plus
petites. La différence d’électronégativité entre des atomes liés entre eux peut servir à
déterminer si la liaison aura des caractéristiques plutôt ioniques, polaires ou
apolaires.
Quand la différence d’électronégativité entre deux atomes liés est inférieure à 0,4,
la liaison aura tendance à être apolaire. Quand la différence d’électronégativité entre deux atomes liés est supérieure à 1,8,
la liaison aura tendance à être ionique. Et quand la différence d’électronégativité entre deux atomes liés est comprise entre
0,4 et 1,8, la liaison aura tendance à être polaire. Dans une liaison ionique, la différence d’électronégativité est si grande que l’atome
le plus électronégatif devient un ion de charge négative et l’atome le moins
électronégatif devient un ion de charge positive. Le chlorure de sodium est un exemple de composé qui présente une liaison ionique.
Dans une liaison polaire, les électrons de la liaison sont partagés de façon inégale
et sont attirés vers l’atome le plus électronégatif. Le résultat est que l’atome le plus électronégatif a une charge partielle négative
représentée par le symbole 𝛿-, tandis que l’atome le moins électronégatif a une
charge partielle positive représentée par le symbole 𝛿+. Une flèche peut être utilisée pour représenter le côté partiellement négatif et le
côté partiellement positif de la liaison. L’acide chlorhydrique est un exemple de composé contenant une liaison polaire.
Dans une liaison apolaire, les électrons de la liaison sont partagés de manière égale
entre les deux atomes. Donc, aucun des deux atomes n’a de charge partielle positive ou négative. Une molécule de chlore contient une liaison apolaire. Quand une molécule ne contient que deux atomes, comme les exemples présentés ici, il
est assez facile de déterminer si la molécule aura tendance à être polaire ou
apolaire en utilisant des différences d’électronégativité. Mais quand la molécule contient plus de deux atomes, c’est un peu plus compliqué.
Une molécule polaire contient des liaisons polaires et aura une densité électronique
non uniforme. Cela veut dire que certaines régions de la molécule auront une charge partielle
négative, tandis que d’autres régions de la molécule auront une charge partielle
positive. Les molécules polaires incluent par exemple l’eau et le méthanal, qu’on appelle
couramment formaldéhyde. Les molécules apolaires peuvent contenir des liaisons polaires ou apolaires, mais
leur densité électronique doit être uniforme. En général, si tous les atomes de la molécule sont identiques, si la molécule ne
contient que des atomes de carbone et d’hydrogène, ou si les liaisons polaires sont
distribuées de manière symétrique, la molécule sera apolaire.
Maintenant que nous savons reconnaître les molécules polaires et apolaires, examinons
la solubilité de ces substances les unes dans les autres. La solubilité est la tendance d’une substance à se dissoudre dans un solvant pour
former une solution. Considérons deux récipients contenant de l’eau. Dans le premier récipient, nous ajoutons de l’huile végétale. Et dans le deuxième récipient, nous ajoutons de l’alcool isopropylique. L’eau et l’huile ne se mélangent pas pour former une solution. Nous pouvons décrire l’eau et l’huile comme étant non miscibles, incapables de se
mélanger pour former une solution. L’alcool isopropylique et l’eau se mélangent pour former une solution. Nous pouvons décrire l’eau et l’alcool isopropylique comme étant miscibles, capables
de se mélanger pour former une solution. Mais pourquoi l’huile et l’alcool isopropylique se comportent-ils différemment quand
ils sont mélangés à de l’eau ?
Pour comprendre ce qui se passe, nous devons jeter un coup d’œil aux forces
intermoléculaires. Les forces intermoléculaires sont des forces électrostatiques entre les
molécules. Comme nous l’avons dit plus tôt dans la vidéo, les molécules apolaires, comme par
exemple une molécule de brome, n’ont pas de régions avec des charges partielles. Malgré cela, deux molécules apolaires auront tout de même une petite attraction
électrostatique entre elles. Cette attraction électrostatique, appelée force de dispersion, est due au mouvement
aléatoire des électrons dans la molécule et sera traitée plus en détail dans une
autre vidéo.
Les molécules polaires, par contre, ont bien des régions avec des charges partielles
positives et négatives. Quand deux molécules polaires sont proches l’une de l’autre, il se produit donc une
attraction électrostatique entre la charge partielle positive d’une molécule et la
charge partielle négative de l’autre molécule. Une force intermoléculaire encore plus intense se produit entre certaines molécules
polaires contenant un atome d’hydrogène lié à un atome d’oxygène, d’azote ou de
fluor. Il y a une très grande différence d’électronégativité entre un atome d’hydrogène et
un atome d’oxygène, d’azote ou de fluor. Cette grande différence d’électronégativité se traduit par des charges partielles
négatives et positives plus prononcées.
L’atome d’hydrogène d’une molécule, qui a une grande charge partielle positive, subit
une forte attraction électrostatique vers les électrons du doublet non liant d’un
atome d’oxygène, d’azote ou de fluor d’une autre molécule. Cette très forte attraction électrostatique est appelée liaison hydrogène, et elle se
produit entre un donneur de liaison hydrogène, qui est une molécule avec un atome
d’hydrogène lié à un atome d’oxygène, d’azote ou de fluor, et un accepteur de
liaison hydrogène, qui est une molécule contenant un atome d’oxygène, d’azote, ou de
fluor avec un doublet non liant.
Avec cette compréhension des forces intermoléculaires, revenons à l’exemple de
l’huile et de l’alcool isopropylique mélangés avec de l’eau. Nous venons d’apprendre que les molécules d’eau sont polaires et présentent une
liaison hydrogène avec d’autres molécules d’eau. L’huile végétale est constituée de triglycérides, que nous allons abréger TG. Les triglycérides sont des composés qui contiennent trois fonctions esters avec de
grandes chaînes hydrocarbonées, et ils sont apolaires. Cela signifie que les triglycérides ont entre eux des forces électrostatiques
faibles. Une molécule de triglycéride et une molécule d’eau présentent bien des attractions
électrostatiques entre elles. Cette attraction électrostatique est plus forte que l’attraction entre deux molécules
de triglycérides, mais elle est beaucoup plus faible que l’attraction entre deux
molécules d’eau.
Comme les molécules d’eau sont plus fortement attirées entre elles que par les
triglycérides, les deux substances ne se mélangent pas. Les molécules d’alcool isopropylique, comme les molécules d’eau, sont polaires et
peuvent former des liaisons hydrogène avec d’autres molécules d’alcool
isopropylique. Les molécules d’eau et d’alcool isopropylique peuvent également former des liaisons
hydrogène entre elles. Cette attraction intermoléculaire est similaire à celle que chaque substance avait
seule, et les deux liquides se mélangent.
En général, les solutés et les solvants qui présentent des forces intermoléculaires
similaires, et d’une intensité similaire, ont de grandes chances de se dissoudre les
uns dans les autres. Nous exprimons souvent cette généralisation avec l’expression « le semblable dissout
le semblable », ce qui signifie que les solutés apolaires ont tendance à se
dissoudre dans les solvants apolaires et que les solutés polaires ont tendance à se
dissoudre dans les solvants polaires. Les solutés ioniques ont également tendance à se dissoudre dans les solvants
polaires. Un échantillon de chlorure de sodium contient des cations sodium, de charge positive,
et des anions chlorure, de charge négative, qui ont des attractions électrostatiques
entre eux. Quand ils sont ajoutés à de l’eau, les ions chlorure de charge négative interagissent
avec les régions de charge partielle positive des molécules d’eau. Et les ions sodium de charge positive interagissent avec les régions de charge
partielle négative des molécules d’eau. Les ions se dissocient les uns des autres et s’entourent de molécules d’eau, formant
ainsi une solution.
Il est important de noter que les solutés ioniques ne se dissolvent pas tous dans les
solvants polaires. Pour que les solutés ioniques soient solubles dans les solvants polaires, les
nouvelles interactions électrostatiques formées doivent être plus fortes. Maintenant que nous avons examiné la solubilité des substances dans les solvants
polaires et apolaires, faisons une liste de quelques solvants courants parmi
lesquels nous pouvons choisir.
Les solvants apolaires courants comprennent l’hexane, le benzène et le tétrachlorure
de carbone. Les solvants polaires peuvent être classés comme protiques ou aprotiques. Les molécules de solvant protique contiennent un atome d’hydrogène lié à un atome
d’oxygène, d’azote ou de fluor et présentent une liaison hydrogène. Le terme « protique » indique que ces molécules sont des donneurs de protons, d’ions
hydrogène. Les solvants protiques comprennent par exemple l’eau, l’éthanol et l’acide
méthanoïque, couramment appelé acide formique. Le a- dans « aprotique » signifie « non ». Ainsi, les solvants aprotiques ne contiennent pas d’atome d’hydrogène lié à un atome
d’oxygène, d’azote ou de fluor ; ils ne présentent pas de liaison hydrogène avec
d’autres molécules de solvant aprotique, ils ne sont pas donneurs de protons. Les solvants polaires aprotiques comprennent par exemple le dichlorométhane, la
propanone, couramment appelée acétone, et le tétrahydrofurane.
Il est souvent utile de voir la polarité des solvants comme une échelle continue. Certains solvants peuvent être considérés comme extrêmement polaires ou apolaires,
mais la plupart des solvants se situent entre les deux. Certains composés peuvent même présenter des caractéristiques polaires et apolaires
en même temps. Prenons par exemple l’éthanol et le pentanol, deux alcools. Bien que les deux molécules aient une structure similaire, l’éthanol est miscible
dans l’eau, mais pas le pentanol. Nous pouvons voir que les deux molécules contiennent un atome d’oxygène lié à un
atome d’hydrogène, un groupe qui est polaire et qui peut former des liaisons
hydrogène. Nous voyons également que les deux molécules contiennent une partie hydrocarbonée
apolaire. Comme le pentanol n’est pas miscible dans l’eau, la longue chaîne hydrocarbonée
apolaire doit avoir une plus forte influence sur la solubilité que le groupe polaire
OH.
En général, on peut constater que pour les alcools et acides carboxyliques à chaîne
courte, la partie polaire de la molécule contribue davantage aux caractéristiques
générales du soluté que la partie apolaire. De ce fait, ces molécules ont tendance à se dissoudre dans l’eau. Mais à mesure que la longueur de la chaîne carbonée augmente, la molécule tend à
présenter plus de caractéristiques apolaires. Ainsi, les alcools et acides carboxyliques à chaîne longue ont tendance à être non
miscibles dans l’eau. Maintenant que nous avons étudié la solubilité des substances dans les solvants
polaires et apolaires, examinons une question.
Lequel des énoncés suivants décrit le brome qui se dissout dans l’hexane ? (A) Une substance apolaire qui se dissout dans un solvant polaire. (B) Une substance polaire qui se dissout dans un solvant apolaire. (C) Une substance polaire qui se dissout dans un solvant polaire. (D) Une substance apolaire qui se dissout dans un solvant apolaire.
Tout d’abord, définissons les termes polaire et apolaire. Une molécule polaire a une densité électronique non uniforme. Cela signifie que certaines parties de la molécule ont une charge partielle négative
et que d’autres parties de la molécule ont une charge partielle positive. Les molécules apolaires ont une densité électronique uniforme. C’est le cas lorsque les électrons sont partagés de manière égale dans toutes les
liaisons de la molécule ou quand les liaisons polaires de la molécule sont
distribuées de manière symétrique. Le brome est une molécule diatomique composée de deux atomes de brome avec une
liaison simple. Comme les atomes sont les mêmes, ils ont la même électronégativité. Cela signifie que les électrons de la liaison sont partagés de manière égale entre
les deux atomes de brome. Donc, la molécule de brome est apolaire.
Comme le brome est la substance qui est dissoute, nous pouvons éliminer les réponses
(B) et (C). L’hexane, de formule chimique C6H14, ne contient que des atomes de carbone et
d’hydrogène. L’électronégativité d’un atome de carbone est très proche de celle d’un atome
d’hydrogène. Puisque les électronégativités sont très similaires, nous pouvons considérer que les
électrons d’une liaison carbone-hydrogène sont partagés de façon égale. Comme une molécule d’hexane ne contient que des liaisons carbone-carbone et
carbone-hydrogène apolaires, l’hexane est apolaire. Par conséquent, l’énoncé qui décrit le brome se dissolvant dans l’hexane est la
réponse (D), une substance apolaire qui se dissout dans un solvant apolaire.
Maintenant, résumons cette vidéo avec les points clés. Les solvants apolaires ont une densité électronique uniforme, contrairement aux
solvants polaires. La densité électronique d’un solvant polaire étant non uniforme, la molécule a des
régions de charges partielles positives et négatives. L’expression « le semblable dissout le semblable » peut être utilisée pour prédire
quels solutés ont tendance à se dissoudre dans quels solvants. En général, les solutés polaires ont tendance à se dissoudre dans les solvants
polaires et les solutés apolaires ont tendance à se dissoudre dans les solvants
apolaires.
Les substances, en particulier les liquides, qui se mélangent pour former une
solution sont miscibles. Les substances qui ne se mélangent pas pour former une solution sont non
miscibles. Les solvants peuvent être classés parmi les solvants apolaires, polaires protiques et
polaires aprotiques. Les solvants polaires protiques peuvent former des liaisons hydrogène, et les
solvants polaires aprotiques ne le peuvent pas. En effet, les solvants polaires protiques contiennent un atome d’hydrogène lié à un
atome d’oxygène, d’azote ou de fluor.