Transcription de vidéo
Dans cette vidéo, nous allons découvrir les éléments du groupe 15, leurs propriétés
élémentaires, les raisons de ces propriétés et leur importance économique. Le groupe 15, aussi appelée groupe cinq, regroupe les éléments de la 15ème colonne du
tableau périodique. Ils sont aussi appelés les pnictogènes. C’est un ensemble d’éléments dont les atomes ont une configuration électronique très
similaire. Il y a actuellement six éléments au total dans le groupe 15. Tout en haut, se trouve l’azote avec le numéro atomique sept. Ensuite, il y a le phosphore avec le numéro atomique 15, l’arsenic avec le numéro
atomique 33, l’antimoine avec le numéro atomique 51, le bismuth avec le numéro
atomique 83 et enfin le moscovium avec le numéro atomique 115.
Le phosphore et l’azote sont les seuls non-métaux du groupe. Mais l’azote est le seul qui se trouve généralement en gaz à température ambiante,
sous la forme de la molécule diatomique N2, tandis que le phosphore forme divers
solides moléculaires et polymériques. Quant à eux, l’arsenic et l’antimoine ont des propriétés entre celles des métaux et
celles des non-métaux, et ils sont donc généralement classés comme métalloïdes. Ils forment généralement des réseaux solides qui sont des isolants, des conducteurs
ou des semi-conducteurs, bien que l’arsenic ait également une forme moléculaire. Et le bismuth est classé comme un métal, bien qu’il soit classé comme un métal pauvre
car il a une très faible conductivité. Néanmoins, il présente une liaison métallique. Enfin, le moscovium est un élément synthétique. Nous n’avons pas assez d’informations pour pouvoir évaluer sa chimie et ses
propriétés physiques.
En descendant dans la colonne 15, chaque élément devient progressivement moins
abondant sur Terre que le précédent. L’azote est le plus facilement disponible car les molécules de N2 représentent 80
pour cent des molécules dans l’atmosphère. Les autres éléments se trouvent dans les composés de la croûte terrestre. Environ 1 000 milligrammes de chaque kilogramme de croûte terrestre sont constitués
de phosphore. Nous pouvons également dire que cela représente environ 0,1 pour cent en masse. En masse, l’arsenic est environ 500 fois moins abondant que le phosphore, ne
constituant qu’environ deux milligrammes par kilogramme de croûte terrestre.
L’antimoine est encore 10 fois moins abondant. Et en parlant comparativement, le bismuth est relativement rare, ne représentant que
0,01 milligramme par kilogramme. Nous pouvons regarder l’aluminium pour remettre ces chiffres dans leur contexte. L’aluminium a une abondance d’environ 80 000 milligrammes par kilogramme de croûte
terrestre. Bien sûr, nous n’avons pas d’abondance naturelle pour le moscovium car il est
entièrement synthétique. Pour le reste de la vidéo, nous ne verrons que les cinq premiers membres du groupe
15.
Avant de poursuivre, nous allons examiner sous quelles formes naturelles se trouvent
ces éléments. La forme la plus courante pour l’azote, comme nous l’avons déjà dit, est le gaz N2,
mais nous pouvons également le trouver sous forme de nitrates dans le sol ainsi que
dans d’autres composés. L’azote est le seul élément du groupe 15 que l’on trouve facilement dans la nature
sous sa forme élémentaire. Le reste se trouve sous forme de composés. Le phosphore se trouve généralement lié dans les phosphates tels que le phosphate de
calcium, et dans les minéraux tels que l’apatite, tandis que l’arsenic, l’antimoine
et le bismuth sont généralement liés au soufre dans les sulfures.
Une autre caractéristique intéressante de ces éléments est l’ensemble des formes
qu’ils présentent lorsqu’ils sont transformés en gaz. Bien sûr, nous savons que l’azote forme des molécules de N2, mais le phosphore,
l’arsenic et l’antimoine forment des molécules tétraédriques à quatre atomes. Et uniquement pour un métal, le bismuth formera une molécule Bi2 dans la phase
gazeuse. La prochaine chose que nous allons voir est la configuration électronique des atomes
de ces éléments.
C’est là que la magie se produit ! Lorsque nous descendons dans la colonne du groupe, les atomes des éléments ont une
charge nucléaire croissante et un nombre croissant d’électrons dans le nuage
électronique. Il y aura sept électrons dans la configuration électronique pour l’azote, 15 pour le
phosphore, 33 pour l’arsenic, 51 pour l’antimoine et 83 pour le bismuth. La sous-couche de plus haute énergie que nous devrons remplir est la sous-couche 6p
dans un atome de bismuth. Donc, dans cette mesure, j’ai pris le diagramme d’Aufbau. Si nous utilisons le principe d’Aufbau et que nous remplissons d’abord les orbitales
de plus basse énergie, nous serrons capables de déterminer les configurations
électroniques de ces atomes.
La configuration électronique à l’état fondamental d’un atome d’azote est 1s2 2s2
2p3. Soit sept électrons au total. La sous-couche 2p ici est à moitié pleine. Les huit électrons supplémentaires qu’a notre atome de phosphore par rapport à un
atome d’azote servent à remplir la sous-couche 2p, la sous-couche 3s et la moitié de
la sous-couche 3p. Lorsque nous complétons la configuration électronique de l’arsenic, nous devons faire
attention à ajouter les électrons à la sous-couche 4s avant de le faire dans la
sous-couche 3d. Une fois que la sous-couche 4s est pleine, nous pouvons ajouter 10 électrons à la
sous-couche 3d et remplir à moitié la sous-couche 4p.
Ce modèle continue avec l’antimoine, les trois derniers électrons de la configuration
électronique d’un atome d’antimoine allant sur la sous-couche 5p. Et la configuration électronique d’un atome de bismuth est assez longue, mais les
trois derniers électrons se retrouvent sur une sous-couche de type p. Avant de procéder à une comparaison minutieuse, condensons ces configurations. Nous pouvons condenser l’éssentiel des configurations électroniques en les comparant
à celles des gaz nobles (ou gaz rares). De cette façon, nous pouvons nous concentrer sur les électrons externes. Les atomes d’azote ou de phosphore n’ont clairement que cinq électrons sur leur plus
haute couche électronique n. Nous voyons également la même chose pour les atomes d’arsenic, d’antimoine et de
bismuth.
Pour les éléments du groupe 15, nous voyons généralement trois ou cinq électrons par
atome impliqués dans la liaison. C’est soit trois électrons utilisés à partir de la sous-couche p, soit deux à partir
de s et trois à partir de p. Nous pouvons en voir la preuve lorsque nous examinons leurs degrés d’oxydation
communs. En descendant dans la colonne 15, nous voyons moins de variation dans les degrés
d’oxydation. L’azote peut avoir des degrés d’oxydation allant de moins trois à plus cinq. Nous avons tendance à voir des degrés d’oxydation négatifs lorsque l’azote est lié à
l’hydrogène, dans l’ammoniac, l’hydrazine et l’hydroxylamine, tandis que les degrés
d’oxydation positifs ont tendance à survenir dans des composés contenant des
liaisons azote-oxygène, de plus un dans l’oxyde nitreux à plus cinq dans l’acide
nitrique.
Maintenant, le phosphore; le phosphore peut présenter des degrés d’oxydation négatifs
de moins un ou moins deux. Mais les degrés d’oxydation les plus courants sont moins trois, zéro, plus trois et
plus cinq. Nous pouvons voir le degré d’oxydation moins trois dans le phosphite de calcium, où
nous voyons l’ion P3-. Et nous voyons généralement les degrés d’oxydation positifs lorsque le phosphore est
lié à des halogénures ou à l’oxygène. L’arsenic a un comportement similaire, présentant des degrés d’oxydation de moins
trois, zéro, plus trois ou plus cinq, tandis que l’antimoine et le bismuth dans les
composés ont tendance à ne présenter que les degrés d’oxydation de plus trois ou
plus cinq.
Certains des éléments du groupe 15 présentent différentes formes pures appelées
allotropes. Nous laisserons de côté l’azote et le bismuth puisque ces éléments n’ont qu’un seul
allotrope courant. Les autres allotropes nécessitent des conditions extrêmes pour être stables. Les allotropes courants des trois autres éléments peuvent être obtenus avec des
conditions très raisonnables. Il existe quatre allotropes de phosphore bien connus: le blanc, le rouge, le violet
et le noir, bien que le noir soit beaucoup plus difficile à obtenir. Le phosphore blanc est composé de molécules tétraédriques P4. Le phosphore blanc est si réactif qu’il est pyrophorique. Il réagit avec l’oxygène de l’air et s’auto-enflamme. Il est également très toxique et volatil et relativement instable, se transformant en
phosphore rouge en réponse à la lumière et à la chaleur.
Le phosphore rouge est polymérique, constitué de chaînes d’atomes de phosphore. La transformation du phosphore blanc en phosphore rouge peut être accélérée en
chauffant le phosphore blanc à 250 degrés Celsius. Le phosphore violet est simplement la forme cristalline du polymère de phosphore
rouge. Nous pouvons transformer le phosphore rouge en phosphore violet en le chauffant à une
température égale ou supérieure à 550 degrés Celsius. Et enfin, le phosphore noir ressemble au graphite dans sa structure. Comme le graphite, le phosphore noir est conducteur. Le phosphore noir est moins facilement disponible que les autres allotropes du
phosphore, car il nécessite des catalyseurs ou des pressions incroyablement élevées
pour être produit à partir du phosphore blanc.
Ensuite, voyons l’arsenic. Les trois allotropes les plus courants de l’arsenic sont le gris, le jaune et le
noir. L’arsenic gris a une structure en couches, et il est assez cassant. C’est le plus stable et le plus courant des trois. L’arsenic gris est un semi-métal, et il peut être transformé en semi-conducteur. L’arsenic jaune est doux et cireux, et il est composé de molécules d’As4. Comme le phosphore blanc, il est instable, volatil et assez toxique. Nous pouvons produire de l’arsenic jaune en condensant des vapeurs d’arsenic. Et enfin, l’arsenic noir est vitreux, cassant et un mauvais conducteur.
Ensuite, voyons l’antimoine. Les formes d’antimoine les plus courantes sont les suivantes: métallique, noire et
jaune. Mais il y a aussi une variété exotique explosive. La variété métallique est blanche argentée et assez cassante. La variété explosive est produite par l’électrolyse du trichlorure d’antimoine. Lorsqu’elle est grattée, des nuages blancs d’antimoine métallique se forment et, dans
un pilon et un mortier, elle explose. L’antimoine noir est vitreux et cassant, et l’antimoine jaune n’est stable qu’à des
basses températures inférieures à moins 90 degrés Celsius. Au-dessus de cette température, il se transformera en antimoine noir. Nous allons maintenant passer à certains des composés des éléments du groupe 15.
Nous allons commencer par les oxydes. En descendant dans la colonne de ce groupe, les oxydes de ces éléments deviennent
plus basiques. L’azote, tout en haut de la colonne, forme les oxydes les plus acides. Tous ces oxydes, de l’oxyde nitreux au pentoxyde d’azote, sont dans une certaine
mesure acides. Beaucoup de ces oxydes peuvent être produits par réaction directe de l’azote avec de
l’oxygène gazeux. Par exemple, le dioxyde d’azote peut être produit en faisant réagir une quantité
d’azote avec le double de quantité d’oxygène. Le dioxyde d’azote peut réagir avec l’eau pour produire un mélange d’acides nitreux
et d’acides nitriques.
Ensuite, regardons le phosphore. Les oxydes courants de phosphore sont le trioxyde de phosphore et le pentoxyde de
phosphore. Ils sont tous les deux acides, formant respectivement de l’acide phosphoreux et de
l’acide phosphorique. Le phosphore blanc réagit avec l’oxygène de l’air pour former le pentoxyde de
phosphore sous la forme d’une poudre blanche. La seule unité P4O10 réagit avec six molécules d’eau pour produire quatre molécules
d’acide phosphorique.
Ensuite, l’arsenic. L’arsenic a tendance à former du trioxyde d’arsenic plutôt que du pentoxyde
d’arsenic. Mais les deux sont acides. Le trioxyde d’arsenic peut être produit en brûlant du trisulfure d’arsenic. Maintenant, l’antimoine. Comme l’arsenic, l’antimoine a tendance à former le trioxyde d’antimoine plutôt que
le pentoxyde d’antimoine. Ces oxydes sont amphotères, étant basiques dans certaines circonstances et acides
dans d’autres. Et enfin, nous avons le bismuth. Le bismuth réagit avec l’oxygène pour former le trioxyde de bismuth. La formation du pentoxyde de bismuth est beaucoup plus difficile. Ces oxydes sont basiques. Le trioxyde de bismuth réagira avec l’eau pour former du trihydroxyde de bismuth.
Ensuite, nous allons examiner les hydrures. En descendant dans la colonne 15, les hydrures deviennent moins polaires. En conséquence, ils deviennent moins solubles dans l’eau. Techniquement, l’ammoniac n’est pas un hydrure. L’azote a un degré d’oxydation de moins trois et l’hydrogène a un degré d’oxydation
de plus un. Nous allons laisser cette technicité de côté pour le moment. Nous pouvons prédire le degré d’oxydation des éléments de la colonne 15 en utilisant
leurs électronégativités par rapport à l’hydrogène. L’azote est à trois, largement au-dessus de l’hydrogène qui est à 2.2. L’électronégativité du phosphore et de l’arsenic sont presque exactement les mêmes
que celle de l’hydrogène, tandis que les électronégativités de l’antimoine et du
bismuth sont clairement inférieures à celle de l’hydrogène.
Le doublet non liant (ou doublet libre) sur l’azote dans l’ammoniac fournit une zone
de charge négative concentrée. Dans les liaisons azote-hydrogène, les électrons se retrouvent plus près de l’atome
d’azote plus électronégatif, augmentant ainsi la taille du dipôle global. C’est le grand dipôle de l’ammoniac qui lui permet d’être très soluble dans
l’eau. Le phosphore dans la phosphine, PH3, a également un doublet libre, fournissant une
sorte de dipôle. Mais le phosphore et l’hydrogène ont à peu près la même électronégativité, de sorte
que les liaisons phosphore-hydrogène sont non-polaires et ne contribuent pas au
dipôle global.
Comme la phosphine, l’arsine a un doublet libre, mais il est plus diffus. Donc, le dipôle global est plus petit. Avec l’antimoine, pour la première fois dans le groupe 15, nous avons un élément dont
l’électronégativité est inférieure à celle des hydrogènes. L’hydrogène adopte par conséquent le degré d’oxydation de moins un. L’hydrure d’antimoine est connu sous le nom de stibine. Dans la stibine, la polarité des liaisons hydrogènes de l’antimoine entre en
compétition avec le dipôle produit par le doublet libre. Dans l’ensemble, la stibine a un dipôle très faible. Et le modèle continue avec la bismuthine.
Nous allons maintenant nous intérréser à l’importance économique de chacun de ces
éléments. La principale utilisation industrielle de l’azote est la production d’ammoniac, un
ingrédient essentiel de l’industrie des engrais. Mais il est également utilisé pour gonfler les pneus de voiture, pour que les chips
de pomme de terre restent fraiches, pour préserver les échantillons de tissus et
faire de la chimie avec des composés sensible à l’air. Le phosphore, comme l’azote, est également un élément essentiel de l’industrie des
engrais. Il est également un élément clé présent dans les têtes d’allumettes et le grattoir
des boîtes d’allumettes, dans des alliages tels que le bronze phosphoreux, et il se
trouve dans certains ingrédients de feux d’artifice.
L’arsenic et plusieurs de ses composés sont notoirement toxiques. Néanmoins, l’arsenic a quelques utilisations, par exemple, dans les produits de
traitement préservateur du bois, pour tuer les champignons, les bactéries et les
virus. Et il est même utilisé dans les médicaments. Par exemple, le trioxyde d’arsenic est utilisé pour traiter la leucémie. L’antimoine peut être trouvé dans divers alliages, par exemple, en combinaison avec
le plomb dans les alliages des batteries de voiture. Et il se trouve également dans certains semi-conducteurs. Le bismuth est également présent dans divers alliages, par exemple, combiné avec du
plomb et du cadmium pour produire des alliages à bas point de fusion dans les
fusibles.
Il est maintenant temps de terminer avec les points clés. Les éléments du groupe 15 (colonne 15), également appelés éléments de la colonne
cinq, sont l’azote, le phosphore, l’arsenic, l’antimoine, le bismuth et le
moscovium. Leurs numéros atomiques sont respectivement sept, 15, 33, 51, 83 et 115. Les atomes de ces éléments ont tous des configurations électroniques qui se terminent
par une configuration s2 p3. Il suffit d’explorer les configurations électroniques des atomes des éléments
jusqu’au bismuth. Le moscovium est un élément de synthèse et sa chimie n’a pas été minutieusement
étudiée. Dans les composés, nous voyons des degrés d’oxydation de l’azote entre moins trois et
plus cinq. En descendant dans la colonne, l’intervalle des degrés d’oxydation diminue, et les
composés des éléments de la colonne 15 avec un degré d’oxydation de plus cinq
deviennent plus instables.
Les allotropes de phosphore comprennent le blanc, le rouge, le violet et le noir. Vous pouvez avoir de l’arsenic gris, jaune ou noir. Les allotropes les plus courants de l’antimoine sont métallique, noir et jaune,
tandis que l’azote et le bismuth n’ont qu’un seul allotrope courant. Pour l’azote, c’est le gaz N2, et pour le bismuth, c’est une forme métallique. Les oxydes d’azote et de phosphore sont tous acides. Et ceux de l’arsenic sont plus faiblement acides. Les oxydes d’antimoine sont basiques dans certaines circonstances, et acides dans
d’autres. Ils sont donc amphotères, tandis que les oxydes de bismuth sont basiques. Et les composés des éléments du groupe 15 avec l’hydrogène, sous la forme XH3,
deviennent moins polaires et moins solubles lorsque vous descendez dans la
colonne.