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Laquelle des cellules suivantes n’induira pas une réponse d’un lymphocyte T dans l’immunité à médiation cellulaire? (A) un macrophage qui a englouti un pathogène et en présente les antigènes à sa surface. (B) une cellule du corps qui a été infectée par un virus et qui présente des antigènes viraux sur sa membrane plasmique. (C) des cellules transplantées depuis d’autres individus de la même espèce qui ont des antigènes différents. Ou (D) un globule rouge dont la membrane plasmique a subi des changements dus à sa mort cellulaire programmée.
Examinons chacun de ces scénarios pour déterminer lequel ne stimulerait pas une réponse des lymphocytes T. Un macrophage reconnait un pathogène extracellulaire, par exemple une bactérie, l’engloutit et en présente les antigènes en surface de sa propre membrane plasmique. Il présente ces antigènes dans le complexe majeur d’histocompatibilité, ou CMH. Les macrophages ne sont pas les seules cellules qui ont des CMH. Ils sont en fait présents à la surface de la membrane plasmique de chaque cellule à noyau. Une fois qu’un macrophage présente des antigènes dans ses CMH, ces complexes CMH-antigène peuvent être reconnus par les lymphocytes T.
Les lymphocytes T ont des récepteurs à leur surface appelés récepteurs des cellules T. Chaque lymphocyte T a des récepteurs de cellules T, qui reconnaissent un antigène spécifique différent. Si un lymphocyte T rencontre un macrophage qui présente son antigène complémentaire, le récepteur des cellules T se liera au complexe CMH-antigène du macrophage. Cela activera le lymphocyte T, qui aidera alors à activer d’autres cellules immunitaires, ce qui au final permettra d’éliminer le pathogène du corps. Nous pouvons donc éliminer la réponse (A), car les lymphocytes T répondent bien aux macrophages présentant des antigènes.
La réponse (B) présente un scénario similaire à la (A), sauf que cette fois, au lieu d’un macrophage engloutissant un pathogène extracellulaire, nous avons un pathogène intracellulaire, un virus qui est déjà à l’intérieur d’une cellule du corps. Rappelez-vous, nous avons dit plus tôt que toutes les cellules à noyau ont des CMH. En voici une raison. Lorsqu’une cellule du corps est infectée par un virus, elle traite les protéines virales et les présente sous la forme de complexes CMH-antigène à la surface de sa membrane plasmique. Les récepteurs des cellules T qui sont complémentaires aux complexes CMH-antigène peuvent alors les reconnaître et devenir activés. Cette fois, les lymphocytes T activés libéreront des molécules cytotoxiques, qui tueront les cellules du corps infectées par le virus. Nous pouvons donc également éliminer la réponse (B).
Le scénario décrit par la réponse (C) parle de cellules transplantées depuis un individu de la même espèce. C’est le cas par exemple lorsqu’une personne reçoit une greffe de cellules souches pour traiter une maladie du sang, comme la leucémie. Il est important de noter que toutes les cellules du corps qui expriment des CMH présentent des antigènes. Si ces cellules n’ont pas englouti de ou été infectées par un pathogène, elles présentent ce qu’on appelle des auto-antigènes.
Un auto-antigène est un antigène qui provient de la cellule hôte et non pas d’un pathogène, et qui est unique à chaque individu. Au cours de leur maturation, toute cellule du système immunitaire réagissant aux auto-antigènes est détruite. C’est ainsi que notre système immunitaire n’attaque en général pas nos propres cellules saines. Quand une personne reçoit des cellules transplantées d’un autre individu, bien que les cellules ne soient pas nocives, elles auront des antigènes différents des auto-antigènes du corps. Cela signifie qu’ils ne seront pas reconnus comme étant auto-antigènes par les récepteurs des cellules T correspondants, et qu’une réponse médiée par les lymphocytes T sera montée contre eux. La réponse (C) n’est donc pas non plus la bonne réponse.
Enfin, la réponse (D) présente un scénario dans lequel un globule rouge subit une mort programmée. Vous vous souvenez peut-être que les globules rouges n’ont pas de noyau, donc ils ne présentent pas d’antigènes sur les CMH. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas être reconnus par les lymphocytes T. Les globules rouges soumis à la mort cellulaire ont bien des antigènes en surface de leur membrane plasmique, mais ceux-ci seront reconnus par les macrophages du foie, de la rate et de la moelle osseuse. Par conséquent, la bonne réponse est la (D). Un lymphocyte T ne réagira pas face à un globule rouge dont la membrane plasmique a subi des changements dus à sa mort cellulaire programmée.