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Fiche explicative de la leçon: RĂ©actions nuclĂ©aires Chimie • Première année secondaire

Dans cette fiche explicative, nous allons apprendre à écrire et à interpréter des réactions nucléaires.

Lors de rĂ©actions nuclĂ©aires, les noyaux atomiques passent d’un Ă©tat Ă  un autre. Les rĂ©actions nuclĂ©aires sont responsables de la production de presque tous les grands atomes de l’univers ainsi que de la production d’énergie solaire Ă  l’intĂ©rieur du Soleil de tempĂ©rature et pression trĂšs Ă©levĂ©es. Les rĂ©actions nuclĂ©aires peuvent mĂȘme ĂȘtre utilisĂ©es pour produire de l’électricitĂ© dans les centrales nuclĂ©aires et pour diagnostiquer des maladies en milieu hospitalier.

Définition : Réaction nucléaire

Il s'agit d'un processus impliquant une modification des noyaux atomiques, ce qui entraĂźne gĂ©nĂ©ralement la transformation des atomes d’un Ă©lĂ©ment en atomes d’un autre Ă©lĂ©ment.

Le changement qui se produit au cours d'une rĂ©action nuclĂ©aire est diffĂ©rent de celui qui se produit au cours d'une rĂ©action chimique. Les rĂ©actions chimiques se produisent lorsque des Ă©lectrons sont Ă©changĂ©s entre au moins deux atomes qui interagissent ensembles. Bien que les rĂ©actions chimiques produisent diffĂ©rents composĂ©s, l’identitĂ© des atomes reste la mĂȘme. Cela signifie qu’il y a le mĂȘme nombre et le mĂȘme type d’atomes dans les rĂ©actifs que dans les produits, mais ils sont simplement combinĂ©s de maniĂšres diffĂ©rentes, comme le montre le schĂ©ma suivant.

Au cours d’une rĂ©action nuclĂ©aire, les neutrons et les protons peuvent ĂȘtre modifiĂ©s et des noyaux entiers peuvent se combiner ou se scinder. Ces changements entraĂźnent souvent la transformation d’un atome d’un Ă©lĂ©ment en un atome d’un Ă©lĂ©ment complĂštement diffĂ©rent. Ces processus de transformation sont gĂ©nĂ©ralement accompagnĂ©s d'Ă©normes variations d’énergie, qui peuvent ĂȘtre jusqu’à un million de fois plus grandes que la quantitĂ© d’énergie libĂ©rĂ©e au cours des rĂ©actions chimiques conventionnelles.

Les isotopes subissent des rĂ©actions chimiques similaires, Ă©tant donnĂ© qu’ils possĂšdent le mĂȘme nombre d’électrons, alors qu’ils subiront des rĂ©actions nuclĂ©aires diffĂ©rentes, Ă©tant donnĂ© qu’ils possĂšdent un nombre diffĂ©rent de neutrons. Un isotope peut contenir davantage de nuclĂ©ons qu’un autre isotope, ce qui le rend plus ou moins susceptible de subir une rĂ©action nuclĂ©aire. Par exemple, le carbone 14 est utilisĂ© pour dĂ©terminer l’ñge des Ă©chantillons archĂ©ologiques Ă  base de carbone, Ă©tant donnĂ© qu’il se transforme lentement en azote 14, alors que le carbone 12 n'est pas utile pour dĂ©terminer l’ñge des dĂ©couvertes des archĂ©ologues.

Ces diffĂ©rences entre les rĂ©actions chimiques et les rĂ©actions nuclĂ©aires peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©es dans le tableau suivant.

Réactions chimiquesRéactions nucléaires
Elles ont lieu entre les Ă©lectrons des couches externes de l'atome.Elles ont lieu entre les noyaux des atomes.
Elles ne causent pas la transformation d'un élément en un autre.Elles peuvent entraßner la transformation de l'isotope d'un élément ou la transformation d'un élément en un autre élément.
Elles donnent les mĂȘmes produits de la rĂ©action mĂȘme avec des isotopes diffĂ©rents des mĂȘmes Ă©lĂ©ments.Elles donnent des produits diffĂ©rents avec des isotopes diffĂ©rents du mĂȘme Ă©lĂ©ment.
Elles produisent de petites quantités d'énergie.Elles produisent de grandes quantités d'énergie.

Les rĂ©actions nuclĂ©aires peuvent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par une Ă©quation de rĂ©action. Pour reprĂ©senter les particules impliquĂ©es dans la rĂ©action, nous utilisons la notation des nuclĂ©ides ïŒčX, oĂč X reprĂ©sente le symbole de la particule (soit le symbole de l’atome), 𝐮 reprĂ©sente le nombre de masse (soit la somme du nombre de neutrons et de protons) et 𝑍 reprĂ©sente la charge de la particule (soit le nombre de protons dans le noyau).

Par exemple, la rĂ©action utilisĂ©e pour la datation au carbone 14 est illustrĂ©e ci-dessous. Au cours de cette rĂ©action, le carbone 14 se transforme en azote 14 et Ă©met un Ă©lectron : 1461470–1CN+e

Pour qu’une rĂ©action nuclĂ©aire soit Ă©quilibrĂ©e, le 𝐮 total et le 𝑍 total doivent ĂȘtre identiques des deux cĂŽtĂ©s de la flĂšche de rĂ©action. Ceci est illustrĂ© ci-dessous : totaltotaltotaltotalïŒčïŒčrĂ©actifsproduits=.

Au cours de cette rĂ©action, le 𝐮 total des deux cĂŽtĂ©s de l’équation est de 14 et le 𝑍 total des deux cĂŽtĂ©s de l’équation est de 6, ce qui signifie que la rĂ©action est parfaitement Ă©quilibrĂ©e.

Il existe trois types diffĂ©rents de rĂ©actions nuclĂ©aires : la fission, la fusion et la transmutation.

La fission se produit lorsqu’un noyau lourd est scindĂ© en au moins deux noyaux plus petits. Elle produit beaucoup d’énergie qui est utilisĂ©e pour produire de l’électricitĂ© dans les centrales nuclĂ©aires.

La fusion se produit lorsqu’au moins deux noyaux plus lĂ©gers se combinent pour former un noyau plus lourd. La rĂ©action qui se produit dans le Soleil et dans d’autres Ă©toiles est une rĂ©action de fusion qui dĂ©bute par la combinaison de noyaux d’hydrogĂšne pour former de l’hĂ©lium.

La transmutation implique la transformation d’un atome d’un Ă©lĂ©ment en un atome d’un autre Ă©lĂ©ment. Il existe deux sous-types de transmutation : la dĂ©croissance radioactive et le bombardement.

DĂ©finition : Transmutation

Il s’agit d’un type de rĂ©action nuclĂ©aire au cours de laquelle les atomes d’un Ă©lĂ©ment se transforment en atomes d’un autre Ă©lĂ©ment.

La transmutation par dĂ©croissance radioactive est un processus subi par les isotopes instables dans la nature. Un isotope instable ou radioactif Ă©met spontanĂ©ment des particules ou de l’énergie, appelĂ©e rayonnement, ce qui entraĂźne sa transformation en un isotope plus stable. Il existe plusieurs types de dĂ©croissance radioactive qui seront discutĂ©s plus en dĂ©tail ultĂ©rieurement.

DĂ©finition : DĂ©croissance radioactive

Il s’agit du processus au cours duquel des atomes instables se transforment spontanĂ©ment par l’émission de particules chargĂ©es, d’énergie ou d’une combinaison des deux.

La transmutation par bombardement entraĂźne Ă©galement la transformation des atomes d’un Ă©lĂ©ment en atomes d’un autre Ă©lĂ©ment. Le bombardement est un processus induit au cours duquel un atome est bombardĂ© avec des particules plus petites, telles que des neutrons ou des particules alpha, qui se combinent avec l’atome pour former un nouveau noyau plus grand.

DĂ©finition : Bombardement

Il s’agit d’un processus induit au cours duquel un atome est bombardĂ© de particules plus petites qui se combinent pour former un nouveau noyau plus grand.

Le premier exemple de transmutation par bombardement a eu lieu en 1919 quand le scientifique Ernest Rutherford a bombardĂ© des atomes d’azote 14 avec des particules alpha. Seulement Ă  l’époque, hormis le fait que des protons Ă©taient Ă©mis, on ne savait pas clairement quel Ă©tait l’autre produit de la rĂ©action. Quelques ans plus tard, en 1925, le scientifique Patrick Blackett a identifiĂ© le noyau rĂ©siduel comme Ă©tant l’oxygĂšne 17. Ce processus Ă©met Ă©galement des protons comme suit : 1474217811N+HeO+p

Les Ă©lĂ©ments qui portent un numĂ©ro atomique supĂ©rieur Ă  92, appelĂ©s Ă©lĂ©ments transuraniens, ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par bombardement. La plupart de ces Ă©lĂ©ments n’existent pas dans la nature et ils sont tous radioactifs.

DĂ©finition : ÉlĂ©ment transuranien

Il s’agit des Ă©lĂ©ments qui portent un numĂ©ro atomique supĂ©rieur Ă  92. Ces Ă©lĂ©ments ne sont gĂ©nĂ©ralement pas prĂ©sents dans la nature, mais ont plutĂŽt Ă©tĂ© crĂ©Ă©s artificiellement par un processus de transmutation par bombardement.

Exemple 1: Identifier le rayonnement impliqué dans une équation de réaction

En utilisant l’équation suivante, quel type de rayonnement ionisant, x, a Ă©tĂ© utilisĂ© pour bombarder le bĂ©ryllium 9 et aider James Chadwick Ă  dĂ©couvrir le neutron en 1932 ? x+BeC+n9412610

  1. les positons
  2. les rayons đ›Ÿ
  3. les particules đ›œ
  4. les particules đ›Œ

RĂ©ponse

Les atomes peuvent ĂȘtre bombardĂ©s de particules pour provoquer une rĂ©action nuclĂ©aire. Dans l’équation prĂ©cĂ©dente, les atomes de bĂ©ryllium 9 sont bombardĂ©s avec une particule inconnue, ce qui entraĂźne leur transformation en atomes de carbone 12 et Ă©met des neutrons.

Pour les rĂ©actions nuclĂ©aires, totaltotaltotaltotalïŒčïŒčrĂ©actifsproduits=

Nous serons donc en mesure de dĂ©terminer l’identitĂ© de la particule inconnue en dĂ©terminant les valeurs de 𝐮 et de 𝑍.

Du cĂŽtĂ© des produits, au total, 𝐮=13 et 𝑍=6. Le cĂŽtĂ© des rĂ©actifs doit avoir les mĂȘmes valeurs totales.

La valeur de 𝐮 pour la particule inconnue doit ĂȘtre de 𝐮 total moins la valeur de 𝐮 pour le bĂ©ryllium (13−9), ce qui nous donne 4. De façon similaire, la valeur de 𝑍 pour la particule inconnue doit ĂȘtre de 𝑍 total moins la valeur de 𝑍 pour le bĂ©ryllium (6−4), ce qui nous donne 2.

Par consĂ©quent, les valeurs pour la particule inconnue sont de 𝐮=4 et de 𝑍=2. Cela qui correspond Ă  un noyau composĂ© de quatre particules : deux protons et deux neutrons. Il s’agit donc d’une particule alpha (đ›Œ) ou de l’ion He2+.

Nous connaissons maintenant quelles sont les rĂ©actions nuclĂ©aires, en quoi elles diffĂšrent des rĂ©actions chimiques et les diffĂ©rents types de rĂ©actions nuclĂ©aires qui peuvent se produire. Toutefois, il reste un sujet important que nous n'avons pas encore couvert. Si le carbone 14 est instable et subit une dĂ©croissance radioactive pour former de l’azote 14, alors pourquoi le carbone 12 est-il stable et ne se dĂ©sintĂšgre-t-il pas ? 

La seule diffĂ©rence entre ces isotopes est leur nombre de neutrons : le carbone 12 en possĂšde six, tandis que le carbone 14 en possĂšde huit ; ainsi, l’explication doit ĂȘtre liĂ©e au nombre de neutrons de l'atome.

La cohĂ©sion des noyaux est rendue possible grĂące Ă  la force nuclĂ©aire, une force d’attraction extrĂȘmement forte entre les protons et les neutrons prĂ©sents dans le noyau. La forte attraction de la force nuclĂ©aire est la raison pour laquelle les protons chargĂ©s positivement dans le noyau ne se repoussent pas.

Définition : Force nucléaire

Il s’agit de la force d’attraction forte et à courte distance qui existe entre les protons et les neutrons dans les noyaux atomiques.

Les neutrons sont importants pour la stabilitĂ© nuclĂ©aire, car ils fournissent la plus grande partie de la force d’attraction nuclĂ©aire permettant de surmonter la rĂ©pulsion Ă©lectrostatique entre les protons dans le noyau. En prĂ©sence du bon nombre de neutrons, une bonne cohĂ©sion sera maintenue dans le noyau par la force nuclĂ©aire et l’atome sera donc stable. S’il y a trop ou pas assez de neutrons dans le noyau, l’atome sera instable.

Le rapport neutrons/protons dans le noyau peut ĂȘtre utilisĂ© pour prĂ©dire la stabilitĂ© nuclĂ©aire, car les atomes d’un Ă©lĂ©ment ayant un rapport neutrons/protons spĂ©cifique seront stables. Ce rapport neutrons/protons stable peut ĂȘtre visualisĂ© sur un graphique, tel que celui illustrĂ© ci-dessous, que l’on appelle communĂ©ment la « vallĂ©e de stabilité ». Chaque point sur le graphique reprĂ©sente un isotope stable.

Les isotopes stables les plus abondants des Ă©lĂ©ments plus lĂ©gers, portant des numĂ©ros atomiques infĂ©rieurs ou Ă©gaux Ă  20 ont un rapport neutrons/protons d’environ 1∶1. Cependant, plus il y a de protons dans le noyau, plus il faut de neutrons pour que le noyau soit stable. Ceci se traduit par une augmentation progressive du rapport neutrons/protons qui tend vers 1,5∶1 pour les Ă©lĂ©ments plus lourds. Les isotopes n’appartenant pas Ă  la vallĂ©e de stabilitĂ© seront radioactifs et finiront par se transformer en isotopes situĂ©s dans la vallĂ©e de stabilitĂ© au fil du temps.

Il existe diffĂ©rents types de dĂ©croissance radioactive que les isotopes peuvent subir afin de devenir stables. Nous aborderons plusieurs types de dĂ©croissance en dĂ©tail, notamment la dĂ©sintĂ©gration alpha, la dĂ©sintĂ©gration bĂȘta, l’émission de positons, la capture Ă©lectronique et la dĂ©sintĂ©gration gamma. Pour chaque type de dĂ©croissance, un rayonnement est Ă©mis par le noyau. Ce rayonnement peut ĂȘtre un type de particule, une Ă©nergie, ou une combinaison des deux.

Lorsqu’un noyau subit une dĂ©sintĂ©gration alpha, une particule alpha est Ă©mise. Les particules alpha sont des noyaux contenant deux protons et deux neutrons ou l'ion He2+. En Ă©mettant une particule alpha, le noyau perd deux protons et deux neutrons, ce qui diminue 𝐮 de 4 et 𝑍 de 2.

La rĂ©action gĂ©nĂ©rale qui se produit au cours de la dĂ©sintĂ©gration alpha d’un atome peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e comme suit.

RĂ©action : DĂ©sintĂ©gration alpha d’un atome

ïŒčïŠȘïŒčXX+He––42

Exemple 2: Identifier l’équation qui reprĂ©sente une dĂ©sintĂ©gration alpha

Laquelle des Ă©quations suivantes reprĂ©sente la dĂ©sintĂ©gration α du radium 226 ? 

  1. 226884223090Ra+HeTh
  2. 226882309042RaTh+He
  3. 226884222286Ra+HeRn
  4. 230902268842ThRa+He
  5. 226882228642RaRn+He

RĂ©ponse

La dĂ©sintĂ©gration alpha (đ›Œ) est un type de dĂ©croissance radioactive au cours de laquelle une particule alpha est Ă©jectĂ©e du noyau d’un atome. Une particule alpha est un noyau contenant deux protons et deux neutrons ou un ion He2+.

Nous voulons identifier l’équation qui reprĂ©sente la dĂ©sintĂ©gration alpha du radium 226, de sorte que le radium 226 sera le rĂ©actif et qu’une particule alpha sera l’un des produits de cette rĂ©action nuclĂ©aire.

Nous pouvons gĂ©nĂ©rer une Ă©quation de rĂ©action pour cette rĂ©action nuclĂ©aire en reprĂ©sentant ces deux espĂšces sous forme de notation ïŒčX dans la question, oĂč X reprĂ©sente le symbole de l’espĂšce, 𝐮 reprĂ©sente le nombre de masse (soit la somme des nombres de protons et de neutrons) et 𝑍 reprĂ©sente la charge (le nombre de protons dans les noyaux). En utilisant cette notation, nous obtenons l’équation 2268842Ra?+He.

Nous pouvons identifier le produit inconnu en Ă©quilibrant cette Ă©quation, car, pour les rĂ©actions nuclĂ©aires, totaltotaltotaltotalïŒčïŒčrĂ©actifsproduits=

Le 𝐮 total du cĂŽtĂ© des rĂ©actifs est Ă©gal Ă  226. La valeur de 𝐮 pour la particule inconnue doit ĂȘtre 𝐮 total moins la valeur de 𝐮 pour la particule alpha (226−4), donc 222. Le 𝑍 total du cĂŽtĂ© des rĂ©actifs est Ă©gal Ă  88. La valeur de 𝑍 pour le produit inconnu est 𝑍 total moins la valeur de 𝑍 pour la particule alpha (88−2), ce qui nous donne 86. Nous obtenons donc 226882228642Ra?+He

La particule inconnue porte donc un nombre de masse de 222 et une charge de 86, ce qui correspond Ă  86 protons. L’élĂ©ment contenant 86 protons est le radon, donc le produit inconnu est le radon 222. L’équation appropriĂ©e pour la dĂ©sintĂ©gration alpha du radium 226 en radon 222 est 226882228642RaRn+He

Au cours de la dĂ©sintĂ©gration đ›œâ€“, un Ă©lectron (ou une particule bĂȘta) est Ă©mis par le noyau. Cet Ă©lectron s'accompagne de la transformation d'un neutron en proton dans le noyau, ce qui augmente le nombre de protons dans le noyau (𝑍) de un. La dĂ©sintĂ©gration đ›œâ€“ n'entraĂźne pas de changement dans la valeur de 𝐮, car la somme du nombre de protons et de neutrons demeure constante.

La rĂ©action gĂ©nĂ©rale qui se produit au cours de la dĂ©sintĂ©gration bĂȘta (đ›œâ€“) d’un atome peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e comme suit.

RĂ©action : DĂ©sintĂ©gration bĂȘta (đ›œâ») d’un atome

ïŒčïŒčXX+e+0–1

Exemple 3: Déterminer quelle équation correspond à un exemple de décroissance

Laquelle des Ă©quations suivantes permet de vĂ©rifier une transmutation atomique par dĂ©sintĂ©gration đ›œâ€“â€‰? ïŒșXY+đ›œâ€“

  1. 𝑑=𝑏−1
  2. 𝑎−𝑐=𝑑
  3. 𝑏=𝑑
  4. 𝑐=𝑎−1
  5. 𝑎=𝑐

RĂ©ponse

La dĂ©sintĂ©gration đ›œâ€“ est un type de dĂ©croissance radioactive au cours de laquelle un Ă©lectron (0–1e) est Ă©mis par le noyau. L’émission d’un Ă©lectron est accompagnĂ©e par la transformation d’atomes des rĂ©actifs (X dans l’équation prĂ©cĂ©dente) en atomes d’un Ă©lĂ©ment diffĂ©rent (Y dans l’équation prĂ©cĂ©dente), car un neutron dans le noyau est transformĂ© en proton.

DĂ©terminons maintenant l’effet de cette transformation sur le nombre de masse et la charge du noyau. Si un neutron est transformĂ© en proton, le nombre de masse demeurera inchangĂ©, car la somme du nombre de protons et de neutrons restera constante. Cependant, la charge augmentera de un, car le noyau contient maintenant un proton supplĂ©mentaire. En rĂ©sumant cela sous forme d’équation de rĂ©action, nous obtenons ce qui suit : ïŒčïŒčXX+e+0–1

En comparant cette Ă©quation Ă  l’équation fournie dans la question, on peut constater que 𝑎=𝑐 (puisque le nombre de masse est constant) et que 𝑑=𝑏+1 (puisque la charge a augmentĂ© de un). Par consĂ©quent, le choix E est la seule bonne rĂ©ponse possible.

Au cours du processus d'Ă©mission de positon, un positon est Ă©mis par le noyau. Un positon est une particule de mĂȘme masse qu’un Ă©lectron, mais de charge opposĂ©e (+1). Au cours de ce processus, un proton est transformĂ© en neutron dans le noyau. Comme le nombre de protons dans le noyau diminue de un, 𝑍 diminue de un, mais 𝐮 demeure constant.

La rĂ©action gĂ©nĂ©rale qui se produit lorsqu’un atome subit une Ă©mission de positon peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e comme suit.

RĂ©action : Émission de positon

ïŒčïŒčXX+e–0+1

Exemple 4: Identifier le processus de décroissance représenté par une équation de réaction

Quel processus de dĂ©croissance est reprĂ©sentĂ© dans l’équation suivante ? 85840+1BBe+e

  1. l'Ă©mission de positon
  2. la dĂ©sintĂ©gration bĂȘta
  3. la désintégration alpha
  4. la désintégration gamma
  5. la capture Ă©lectronique

RĂ©ponse

L’équation prĂ©cĂ©dente montre une rĂ©action nuclĂ©aire au cours de laquelle des atomes de bore 8 sont transformĂ©s en atomes de bĂ©ryllium 8. Il s'agit d'un exemple de dĂ©croissance radioactive, soit la transformation spontanĂ©e d’atomes instables. Chaque processus de dĂ©croissance Ă©met un type caractĂ©ristique de rayonnement sous la forme de particules ou d’énergie. Ceci signifie que nous pouvons identifier le type de dĂ©croissance reprĂ©sentĂ© dans l’équation prĂ©cĂ©dente en identifiant la particule ou l’énergie qui est Ă©mise.

Au cours de ce processus, une particule qui porte un nombre de masse de zĂ©ro et une charge de 1+ est Ă©mise, ce qui correspond Ă  un positon. Un positon est une particule de mĂȘme masse qu’un Ă©lectron, mais de charge opposĂ©e (1+). Le processus reprĂ©sentĂ© dans l’équation est donc une Ă©mission de positon, et la bonne rĂ©ponse est le choix A.

Dans le cas de la capture Ă©lectronique, un Ă©lectron de basse Ă©nergie prĂ©sent dans l’atome est absorbĂ© par le noyau. Ce processus transforme un proton en neutron et est gĂ©nĂ©ralement accompagnĂ© par l’émission de rayons X. La capture Ă©lectronique produit le mĂȘme effet global que l’émission de positons, c'est-Ă -dire que 𝑍 diminue de un et 𝐮 demeure constant.

La rĂ©action gĂ©nĂ©rale qui se produit lors de la capture Ă©lectronique peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e comme suit.

RĂ©action : Capture Ă©lectronique

0–1–e+XXïŒčïŒč

Au cours de la dĂ©sintĂ©gration gamma, seuls des rayons gamma (đ›Ÿ) ou des photons de haute Ă©nergie sont Ă©mis. Lors de la dĂ©sintĂ©gration gamma, un noyau dans un Ă©tat excitĂ© diminue son Ă©nergie en Ă©mettant des photons. Comme les photons ne possĂšdent pas de masse ni de charge, ce type de dĂ©croissance ne modifie ni 𝐮 ni 𝑍.

ïŒčïŒčXX+00đ›Ÿ

La réaction générale de la désintégration gamma est la suivante.

RĂ©action : DĂ©sintĂ©gration gamma d’un atome

ïŒčïŒčXX+00đ›Ÿ

Il existe d’autres types de dĂ©croissance radioactive, tels que l’émission de proton, l’émission de neutron et l’émission de particule plus lourdes que les particules alpha, mais ils sont beaucoup moins frĂ©quents et alors nous ne les envisagerons pas en dĂ©tail ici.

Exemple 5: DĂ©terminer l’identitĂ© d’une particule Ă©mise Ă  partir d’une Ă©quation de rĂ©action

Quelle particule subatomique (A) est Ă©mise lorsque l’isotope instable du fluor suivant se dĂ©compose ? 189178FO+A

  1. un neutron
  2. un quark
  3. un Ă©lectron
  4. un positon
  5. un proton

RĂ©ponse

Afin d'identifier le type de particule Ă©mise dans l’équation de rĂ©action prĂ©cĂ©dente, nous devons dĂ©terminer le nombre de masse (𝐮) et la charge (𝑍) de cette particule. Nous pourrons les dĂ©duire car, pour les rĂ©actions nuclĂ©aires, totaltotaltotaltotalïŒčïŒčrĂ©actifsproduits=.

Du cĂŽtĂ© des rĂ©actifs de l’équation, 𝐮=18 et 𝑍=9 pour le fluor. Ceci implique un total de 𝐮=18 et un total de 𝑍=9 pour l’oxygĂšne et la particule inconnue du cĂŽtĂ© des produits.

Comme 𝐮=17 et 𝑍=8 pour l’oxygĂšne, ces deux valeurs sont infĂ©rieures de un par rapport Ă  la valeur totale de 𝐮 et 𝑍 du cĂŽtĂ© des rĂ©actifs. Ainsi, pour la particule inconnue, 𝐮=1 et 𝑍=1, ce qui signifie qu'il s'agit d'une particule portant une charge de 1+ et un nombre de masse de 1. Il doit donc s'agir d'un proton, et donc E est la bonne rĂ©ponse.

Bien qu'il s'agisse de la forme appropriĂ©e pour la dĂ©croissance dans le cadre de cette question, il n’est pas frĂ©quent que le fluor 18 Ă©mette des protons lorsqu'il se dĂ©sintĂšgre. Habituellement, il Ă©met plutĂŽt des positons (soit des particules de mĂȘme masse qu’un Ă©lectron, mais de charge opposĂ©e).

Le tableau suivant résume les types courants de décroissance radioactive.

Type de dĂ©croissanceRĂ©actionVariation de 𝐮Variation de 𝑍
DĂ©sintĂ©gration alphaïŒčïŠȘïŒčXX+He––42−4−2
DĂ©sintĂ©gration đ›œâ€“ïŒ ïŒčïŒčXX+e+0–10+1
Émission de positon (đ›œ+)ïŒčïŒčXX+e–0+10−1
Capture Ă©lectronique0–1–e+XXïŒčïŒč0−1
DĂ©sintĂ©gration gammaïŒčïŒčXX+00đ›Ÿ00

Maintenant que nous connaissons les différents types de décroissance radioactive, nous devons déterminer quels isotopes subiront quel type de décroissance. Nous pouvons déterminer cela en utilisant le rapport neutrons/protons.

Si le rapport neutrons/protons est trop Ă©levĂ©, l’isotope est situĂ© au-dessus de la bande de stabilitĂ© et l’atome possĂšdera trop de neutrons pour ĂȘtre stable. Les atomes possĂ©dant trop de neutrons subiront une dĂ©sintĂ©gration đ›œ+ pour devenir stables, car la dĂ©sintĂ©gration đ›œâ€“ transforme un neutron en proton, ce qui contribue Ă  rĂ©duire le rapport neutrons/protons.

Un exemple de cette rĂ©action est le carbone 14, qui a un rapport neutrons/protons d’environ 1∶3. Ce rapport neutrons/protons est trop Ă©levĂ©, car les atomes aussi lĂ©gers que le carbone 14 devraient avoir un rapport neutrons/protons plus prĂšs de 1. Lorsque le carbone 14 subit une dĂ©sintĂ©gration bĂȘta (đ›œâ€“), il se transforme en azote 14 et son rapport neutrons/protons passe Ă  1 : 1461470–1CN+e

Si le rapport neutrons/protons est trop faible, l’isotope est situĂ© sous la vallĂ©e de stabilitĂ© et il deviendra stable par l'Ă©mission de positon (đ›œâ€“) ou par la capture Ă©lectronique. Ceci augmentera son rapport neutrons/protons, car ces deux processus transforment un proton en neutron. L'Ă©mission de positon (đ›œ+) est plus frĂ©quente pour les Ă©lĂ©ments plus lĂ©gers, tandis que la capture Ă©lectronique est plus frĂ©quente pour les Ă©lĂ©ments plus lourds.

Le carbone 11 a un rapport neutrons/protons de 0,83, ce qui est infĂ©rieur Ă  la vallĂ©e de stabilitĂ©. Il subit donc une Ă©mission de positon, ce qui le transforme en bore 11 et augmente son rapport neutrons/protons : 1161150+1CB+e

La dĂ©sintĂ©gration alpha se produit gĂ©nĂ©ralement pour les Ă©lĂ©ments plus lourds qui portent un nombre de masse supĂ©rieur Ă  environ 200. L’uranium 238 est l’isotope le plus frĂ©quent dans la nature. Ce nuclĂ©ide lourd subit une dĂ©sintĂ©gration alpha, ce qui le transforme en thorium 234 : 238922349042UTh+He

Ces informations sont résumées dans le graphique suivant. Chaque région entourant la vallée de stabilité est codée par couleur en fonction du type de décroissance que subiront les atomes présentant ce rapport neutrons/protons afin de devenir stables.

Notez que les Ă©missions gamma ne sont pas reprĂ©sentĂ©es sur ce graphique. La dĂ©sintĂ©gration gamma ne se produit gĂ©nĂ©ralement pas spontanĂ©ment. Elle accompagne gĂ©nĂ©ralement d’autres types de dĂ©croissance radioactive, en particulier la dĂ©sintĂ©gration bĂȘta. D’autres photons de haute Ă©nergie, comme les rayons X, peuvent Ă©galement ĂȘtre Ă©mis lors des rĂ©actions nuclĂ©aires.

De l’énergie est souvent Ă©mise au cours des rĂ©actions nuclĂ©aires, car la masse n’est pas tout Ă  fait constante au cours de ces rĂ©actions. Il y a en fait de minuscules variations de la masse des nuclĂ©ides impliquĂ©s dans ces rĂ©actions. Comme Ă©noncĂ© dans la cĂ©lĂšbre Ă©quation d’Einstein 𝐾=đ‘šđ‘ïŠš les variations de masse, comme celles se produisant au cours d'une rĂ©action nuclĂ©aire, sont accompagnĂ©es d’une variation proportionnelle d’énergie. Cette variation d’énergie est Ă©mise lors d’une rĂ©action nuclĂ©aire sous forme de rayons gamma ou d’autres photons.

Points clés

  • Les rĂ©actions nuclĂ©aires impliquent des modifications des noyaux atomiques et sont distinctes des rĂ©actions chimiques.
  • Il existe trois types de rĂ©actions nuclĂ©aires : la fission, la fusion et la transmutation.
  • La charge totale (𝑍) et la masse totale (𝐮) doivent ĂȘtre identiques de chaque cĂŽtĂ© d’une rĂ©action nuclĂ©aire.
  • La transmutation par dĂ©croissance radioactive reprĂ©sente le processus spontanĂ© par lequel des isotopes instables se transforment en isotopes plus stables.
  • Le rapport neutrons/protons des isotopes peut nous aider Ă  dĂ©terminer s’ils sont instables et quel type de dĂ©sintĂ©gration (đ›Œ, đ›œâ€“, đ›œ+ ou capture Ă©lectronique) ils subiront pour devenir stables.
  • La transmutation par bombardement se produit lorsqu’un atome est bombardĂ© avec des particules plus petites qui se combinent pour former un nouveau noyau plus grand.

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