Fiche explicative de la leçon: Formule de Moivre | Nagwa Fiche explicative de la leçon: Formule de Moivre | Nagwa

Fiche explicative de la leรงon: Formule de Moivre Mathématiques • Troisième année secondaire

Dans cette fiche explicative, Dans cette fiche explicative, nous allons apprendre comment dรฉterminer les puissances et les racines des nombres complexes, et comment utiliser la formule de Moivre pour simplifier le calcul des puissances et des racines.

Commenรงons par rappeler la formule du produit de nombres complexes sous forme polaire.

Pour deux nombres complexes ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)๏Šง๏Šง๏Šง๏Šงcossin et ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)๏Šจ๏Šจ๏Šจ๏Šจcossin, leur produit est ๐‘ง๐‘ง=๐‘Ÿ๐‘Ÿ((๐œƒ+๐œƒ)+๐‘–(๐œƒ+๐œƒ)).๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจcossin

Notez que si nous dรฉfinissons ๐‘ง=๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)๏Šง๏Šจcossin dans lโ€™รฉquation ci-dessus, nous obtenons (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(2๐œƒ+๐‘–2๐œƒ).cossincossin๏Šจ๏Šจ

Cette รฉquation montre que pour calculer le carrรฉ dโ€™un nombre complexe, on peut directement prendre le carrรฉ du module et multiplier lโ€™argument par deux. Nous pourrions alors nous demander si cette rรจgle peut รชtre gรฉnรฉralisรฉe ร  dโ€™autres puissances positives dโ€™un nombre complexe.

Il est en fait รฉgalement possible de dรฉmontrer une formule similaire pour une puissance nรฉgative dโ€™un nombre complexe. On rappelle la formule du quotient de nombres complexes sous forme polaire, en utilisant les mรชmes ๐‘ง๏Šง et ๐‘ง๏Šจ que ci-dessusโ€‰:โ€‰๐‘ง๐‘ง=๐‘Ÿ๐‘Ÿ((๐œƒโˆ’๐œƒ)+๐‘–(๐œƒโˆ’๐œƒ)).๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจcossin

Avec ๐‘ง=1=1(0+๐‘–0)๏Šงcossin et ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)๏Šจcossin dans la formule ci-dessus, on obtient la formule de lโ€™inverse dโ€™un nombre complexeโ€‰:โ€‰1๐‘Ÿ(๐œƒ+๐œƒ)=1๐‘Ÿ((0โˆ’๐œƒ)+๐‘–(0โˆ’๐œƒ)),cossincossin que lโ€™on peut simplifier pour obtenir (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐œƒ))=๐‘Ÿ((โˆ’๐œƒ)+๐‘–(โˆ’๐œƒ)).cossincossin๏Šฑ๏Šง๏Šฑ๏Šง

En dโ€™autres termes, รฉlever un nombre complexe ร  la puissance โˆ’1 รฉquivaut ร  รฉlever le module ร  la puissance โˆ’1 et ร  multiplier lโ€™argument par โˆ’1.

Maintenant que nous avons vu que les formules sont similaires pour des puissances positives et nรฉgatives dโ€™un nombre complexe, nous pourrions anticiper que ces formules sont gรฉnรฉralisables pour toute puissance entiรจre.

Nous pouvons en effet le faire et le rรฉsultat est connu sous le nom de la formule de Moivre.

Thรฉorรจme: Formule de Moivre

Pour tout entier ๐‘›, (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘›๐œƒ+๐‘–๐‘›๐œƒ).cossincossin๏Š๏Š

Nous pouvons la dรฉmontrer pour des puissances strictement positives en utilisant un raisonnement par rรฉcurrence. Nous commenรงons par montrer quโ€™elle est vraie pour ๐‘›=1. Avec ๐‘›=1, le membre gauche est (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)=๐‘Ÿ((1ร—๐œƒ)+๐‘–(1ร—๐œƒ)),cossincossincossin๏Šง๏Šง qui est รฉgal au membre droit. La formule de Moivre est donc vraie pour ๐‘›=1.

Nous supposons maintenant quโ€™elle est vraie pour un entier positif ๐‘˜โ€‰:โ€‰(๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘˜๐œƒ+๐‘–๐‘˜๐œƒ).cossincossin๏‡๏‡

Nous devons alors montrer que cela implique que la formule de Moivre est vraie pour ๐‘˜+1. On รฉcrit donc (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=(๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))(๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)).cossincossincossin๏‡๏Šฐ๏Šง๏‡

En utilisant lโ€™hypothรจse quโ€™elle est vraie pour ๐‘˜, on peut la rรฉรฉcrire comme (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘˜๐œƒ+๐‘–๐‘˜๐œƒ)(๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘˜๐œƒ+๐‘–๐‘˜๐œƒ)(๐œƒ+๐‘–๐œƒ).cossincossincossincossincossin๏‡๏Šฐ๏Šง๏‡๏‡๏Šฐ๏Šง

En dรฉveloppant les parenthรจses, on a (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ๏€น๐‘˜๐œƒ๐œƒ+๐‘–๐‘˜๐œƒ๐œƒ+๐‘–๐‘˜๐œƒ๐œƒ+๐‘–๐‘˜๐œƒ๐œƒ๏….cossincoscoscossinsincossinsin๏‡๏Šฐ๏Šง๏‡๏Šฐ๏Šง๏Šจ

En utilisant ๐‘–=โˆ’1๏Šจ et en regroupant les termes rรฉels et imaginaires, on obtient (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘˜๐œƒ๐œƒโˆ’๐‘˜๐œƒ๐œƒ+๐‘–(๐‘˜๐œƒ๐œƒ+๐‘˜๐œƒ๐œƒ)).cossincoscossinsincossinsincos๏‡๏Šฐ๏Šง๏‡๏Šฐ๏Šง

Enfin, en utilisant les formules trigonomรฉtriques dโ€™une somme et dโ€™une diffรฉrence , sinsincoscossincoscoscossinsin(๐ดยฑ๐ต)=๐ด๐ตยฑ๐ด๐ต,(๐ดยฑ๐ต)=๐ด๐ตโˆ“๐ด๐ต, on peut le rรฉรฉcrire comme suit (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ((๐‘˜๐œƒ+๐œƒ)+๐‘–(๐‘˜๐œƒ+๐œƒ))=๐‘Ÿ(((๐‘˜+1)๐œƒ)+๐‘–((๐‘˜+1)๐œƒ)).cossincossincossin๏‡๏Šฐ๏Šง๏‡๏Šฐ๏Šง๏‡๏Šฐ๏Šง

Par consรฉquent, la formule de Moivre est vraie pour ๐‘›=1, et que le fait quโ€™elle soit vraie pour ๐‘›=๐‘˜ implique quโ€™elle est vraie pour ๐‘›=๐‘˜+1โ€‰;โ€‰par rรฉcurrence, elle est donc vraie pour tous les entiers strictement positifs ๐‘›. Pour dรฉmontrer la formule de Moivre pour les entiers strictement nรฉgatifs, nous pouvons utiliser la formule de lโ€™inverse dโ€™un nombre complexe. Soit ๐‘› un entier strictement positif. Alors (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๏€น(๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))๏….cossincossin๏Šฑ๏Š๏Š๏Šฑ๏Šง

En utilisant la formule de Moivre pour des entiers positifs, on a (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=(๐‘Ÿ(๐‘›๐œƒ+๐‘–๐‘›๐œƒ)).cossincossin๏Šฑ๏Š๏Š๏Šฑ๏Šง

On peut maintenant appliquer la formule de lโ€™inverse pour arriver ร  (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ((โˆ’๐‘›๐œƒ)+๐‘–(โˆ’๐‘›๐œƒ)).cossincossin๏Šฑ๏Š๏Šฑ๏Š

Nous avons ainsi montrรฉ que la formule de Moivre est vraie pour des entiers strictement nรฉgatifs. Le cas ๐‘›=0 est trivial ร  dรฉmontrer. Nous avons donc dรฉmontrรฉ que la formule de Moivre est valable pour tout ๐‘›โˆˆโ„ค.

Pour une dรฉmonstration plus concise, nous pouvons รฉgalement utiliser la formule dโ€™Eulerโ€‰:โ€‰(๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๏€น๐‘Ÿ๐‘’๏….cossin๏Š๏ƒ๏ผ๏Š

Comme ๐‘› est un entier, on peut la rรฉรฉcrire comme (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ๐‘’.cossin๏Š๏Š๏ƒ๏Š๏ผ

En utilisant ร  nouveau la formule dโ€™Euler, on obtient (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘›๐œƒ+๐‘–๐‘›๐œƒ).cossincossin๏Š๏Š

Nous allons maintenant รฉtudier plusieurs exemples oรน lโ€™utilisation de ce thรฉorรจme simplifie significativement les calculs.

Exemple 1: Utiliser la formule de Moivre pour le produit de puissances de complexes

Simplifiez ๏€ผโˆš5๏€ผ๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ๏ˆ๏ˆ๏€ผโˆš3๏€ผ๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ+๐‘–๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ๏ˆ๏ˆcossincossin๏Šญ๏Šง๏Šง.

Rรฉponse

En appliquant la formule de Moivre ร  chaque nombre complexe, on a ๏€ผโˆš5๏€ผ๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ๏ˆ๏ˆ๏€ผโˆš3๏€ผ๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ+๐‘–๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ๏ˆ๏ˆ=๏€ปโˆš5๏‡๏€ผ๏€ผ7ร—3๐œ‹14๏ˆ+๐‘–๏€ผ7ร—3๐œ‹14๏ˆ๏ˆ๏€ปโˆš3๏‡๏€ผ๏€ผ11ร—5๐œ‹22๏ˆ+๐‘–๏€ผ11ร—5๐œ‹22๏ˆ๏ˆ=๏€ป125โˆš5๏‡๏€ผ๏€ผ3๐œ‹2๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹2๏ˆ๏ˆ๏€ป243โˆš3๏‡๏€ผ๏€ผ5๐œ‹2๏ˆ+๐‘–๏€ผ5๐œ‹2๏ˆ๏ˆ.cossincossincossincossincossincossin๏Šญ๏Šง๏Šง๏Šญ๏Šง๏Šง

En utilisant la formule du produit de nombres complexes sous forme polaire ๐‘ง๐‘ง=๐‘Ÿ๐‘Ÿ((๐œƒ+๐œƒ)+๐‘–(๐œƒ+๐œƒ)),๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจcossin on peut rรฉรฉcrire cela comme ๏€ผโˆš5๏€ผ๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ๏ˆ๏ˆ๏€ผโˆš3๏€ผ๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ+๐‘–๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ๏ˆ๏ˆ=๏€ป125โˆš5๏‡๏€ป243โˆš3๏‡๏€ผ๏€ผ3๐œ‹2+5๐œ‹2๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹2+5๐œ‹2๏ˆ๏ˆ=30375โˆš15(4๐œ‹+๐‘–4๐œ‹).cossincossincossincossin๏Šญ๏Šง๏Šง

On peut simplifier en utilisant cos4๐œ‹=1 et sin4๐œ‹=0โ€‰:โ€‰๏€ผโˆš5๏€ผ๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹14๏ˆ๏ˆ๏ˆ๏€ผโˆš3๏€ผ๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ+๐‘–๏€ผ5๐œ‹22๏ˆ๏ˆ๏ˆ=30375โˆš15.cossincossin๏Šญ๏Šง๏Šง

Cet exemple montre quโ€™utiliser la formule de Moivre simplifie considรฉrablement les calculs. Sachant cela, si nous devons rรฉsoudre un problรจme impliquant des puissances รฉlevรฉes de nombres complexes, il est prรฉfรฉrable de commencer par les exprimer sous forme polaire ou exponentielle. Lโ€™exemple suivant illustre ce raisonnement.

Exemple 2: Calculer le quotient de nombres complexes avec de grandes puissances

Simplifiez 18(โˆ’๐‘–+1)(๐‘–+1)๏Šฉ๏Šฏ๏Šช๏Šง.

Rรฉponse

Nous commenรงons par รฉcrire les nombres complexes du numรฉrateur et du dรฉnominateur sous forme polaire. En commenรงant par le numรฉrateur, son module est |โˆ’๐‘–+1|=๏„1+(โˆ’1)=โˆš2๏Šจ๏Šจ. Comme sa partie rรฉelle est positive et sa partie imaginaire est nรฉgative, il se situe dans le quatriรจme quadrant, on peut donc calculer son argument avec la rรฉciproque de la fonction tangente comme suitโ€‰:โ€‰argarctan(โˆ’๐‘–+1)=๏€ผโˆ’11๏ˆ=โˆ’๐œ‹4.

Sa forme polaire est donc โˆ’๐‘–+1=โˆš2๏€ป๏€ปโˆ’๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ปโˆ’๐œ‹4๏‡๏‡.cossin

Quant au dรฉnominateur, son module est |๐‘–+1|=โˆš1+1=โˆš2๏Šจ๏Šจ. Comme ses parties rรฉelle et imaginaire sont positives, il se situe dans le premier quadrant et on peut trouver son argument en รฉvaluant argarctan(๐‘–+1)=๏€ผ11๏ˆ=๐œ‹4.

Par consรฉquent, le dรฉnominateur peut รชtre exprimรฉ par ๐‘–+1=โˆš2๏€ป๏€ป๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ป๐œ‹4๏‡๏‡cossin sous forme polaire. Nous pouvons reformuler la fraction entiรจre par 18(โˆ’๐‘–+1)(๐‘–+1)=18๏€ปโˆš2๏€ป๏€ปโˆ’๏‡+๐‘–๏€ปโˆ’๏‡๏‡๏‡๏€ปโˆš2๏€ป๏€ป๏‡+๐‘–๏€ป๏‡๏‡๏‡.๏Šฉ๏Šฏ๏Šช๏Šง๏Ž„๏Šช๏Ž„๏Šช๏Šฉ๏Šฏ๏Ž„๏Šช๏Ž„๏Šช๏Šช๏Šงcossincossin

En appliquant la formule de Moivre aux nombres complexes au numรฉrateur et au dรฉnominateur, on peut rรฉรฉcrire comme suit 18(โˆ’๐‘–+1)(๐‘–+1)=18๏€ปโˆš2๏‡๏€ป๏€ปโˆ’39ร—๏‡+๐‘–๏€ปโˆ’39ร—๏‡๏‡๏€ปโˆš2๏‡๏€ป๏€ป41ร—๏‡+๐‘–๏€ป41ร—๏‡๏‡.๏Šฉ๏Šฏ๏Šช๏Šง๏Šฉ๏Šฏ๏Ž„๏Šช๏Ž„๏Šช๏Šช๏Šง๏Ž„๏Šช๏Ž„๏Šชcossincossin

On utilise alors la formule du quotient pour des nombres complexes sous forme polaireโ€‰:โ€‰si ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)๏Šง๏Šง๏Šง๏Šงcossin et ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)๏Šจ๏Šจ๏Šจ๏Šจcossin, ๐‘ง๐‘ง=๐‘Ÿ๐‘Ÿ((๐œƒโˆ’๐œƒ)+๐‘–(๐œƒโˆ’๐œƒ)),๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจ๏Šง๏Šจcossin et on peut rรฉรฉcrire comme suit 18(โˆ’๐‘–+1)(๐‘–+1)=18๏€ปโˆš2๏‡๏€ป๏€ปโˆ’39ร—๐œ‹4โˆ’41ร—๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ปโˆ’39ร—๐œ‹4โˆ’41ร—๐œ‹4๏‡๏‡=9((โˆ’20๐œ‹)+๐‘–(โˆ’20๐œ‹))=9.๏Šฉ๏Šฏ๏Šช๏Šง๏Šจcossincossin

Une des implications de la formule de Moivre est que nous pouvons gรฉnรฉraliser les propriรฉtรฉs du module et de lโ€™argument ร  toute puissance entiรจre dโ€™un nombre complexe. Nous obtenons alors les propriรฉtรฉs suivantes.

Identitรฉs: Module et argument dโ€™une puissance dโ€™un nombre complexe

Pour tout nombre complexe ๐‘ง et tout entier ๐‘›, |๐‘ง|=|๐‘ง|,(๐‘ง)=๐‘›(๐‘ง).๏Š๏Š๏Šargarg

Utiliser ces identitรฉs est parfois plus efficace quโ€™utiliser directement la formule de Moivre, comme le montre lโ€™exemple suivant.

Exemple 3: Rรฉsoudre des problรจmes avec des puissances de nombres complexes

Sachant que ๐‘=๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡|๐‘|=32๏Šand, dรฉterminez la mesure principale de lโ€™argument de ๐‘.

Rรฉponse

Substituer la valeur de ๐‘=๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡๏Š dans |๐‘|=32 donne ||๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡||=32.๏Š

En utilisant les propriรฉtรฉs du module, on peut le rรฉรฉcrire comme ||โˆš3โˆ’๐‘–||=32.๏Š

Et ||โˆš3โˆ’๐‘–||=๏„ž๏€ปโˆš3๏‡+(โˆ’1)=โˆš4=2๏Šจ๏Šจ, donc 2=32.๏Š

Par consรฉquent, ๐‘›=5. Dโ€™oรน ๐‘=๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡.๏Šซ

En prenant lโ€™argument des deux membres, on a argarg(๐‘)=๏€ฝ๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡๏‰.๏Šซ

Et en utilisant les propriรฉtรฉs de lโ€™argument, on a argarg(๐‘)=5๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡.

Nous calculons alors lโ€™argument de โˆš3โˆ’๐‘–. Comme sa partie rรฉelle est positive et sa partie imaginaire nรฉgative, il se situe dans le quatriรจme quadrant et son argument est dรฉfini par argarctan๏€ปโˆš3โˆ’๐‘–๏‡=๏€ฟโˆ’1โˆš3๏‹=โˆ’๐œ‹6.

Par consรฉquent, arg(๐‘)=5ร—โˆ’๐œ‹6=โˆ’5๐œ‹6.

Nous pouvons confirmer quโ€™il sโ€™agit bien de la mesure principale de lโ€™argument car โˆ’๐œ‹<โˆ’5๐œ‹6<๐œ‹. Ainsi, la mesure principale de lโ€™argument de ๐‘ est โˆ’5๐œ‹6.

Il peut parfois รชtre utile de simplifier lโ€™expression sur laquelle nous travaillons ou de remarquer les propriรฉtรฉs clรฉs quโ€™elle pourrait avoir avant dโ€™appliquer la formule de Moivre. Dans lโ€™exemple suivant, nous allons voir comment les puissances de conjuguรฉs complexes peuvent รชtre traitรฉes en utilisant la formule de Moivre.

Exemple 4: Calculer la diffรฉrence de puissances de nombres complexes

Calculez (โˆ’2+2๐‘–)โˆ’(โˆ’2โˆ’2๐‘–)๏Šช๏Šช.

Rรฉponse

Pour cet exemple, nous pourrions รฉcrire chaque nombre sous forme polaire et appliquer la formule de Moivre. Cependant, il convient de noter dโ€™abord que cette รฉquation est de la forme ๐‘งโˆ’๏€น๐‘ง๏…๏Š๏Š. Sachant cela, nous devrions dรฉterminer si nous pouvons appliquer certaines des propriรฉtรฉs des conjuguรฉs complexes pour simplifier le calcul. Considรฉrons tout dโ€™abord un nombre complexe sous forme polaire ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)cossin et son conjuguรฉ ๐‘ง=๐‘Ÿ((โˆ’๐œƒ)+๐‘–(โˆ’๐œƒ))cossin. En appliquant la formule de Moivre, on peut alors รฉcrire

๐‘งโˆ’๏€น๐‘ง๏…=๐‘Ÿ(๐‘›๐œƒ+๐‘–๐‘›๐œƒ)โˆ’๐‘Ÿ((โˆ’๐‘›๐œƒ)+๐‘–(โˆ’๐‘›๐œƒ))=๐‘งโˆ’(๐‘ง).๏Š๏Š๏Š๏Š๏Š๏Šcossincossin(1)

En utilisant la propriรฉtรฉ des conjuguรฉs complexes, ๐‘งโˆ’๐‘ง=2๐‘–(๐‘ง),Im on dรฉfinit ๐‘ง=๐‘ง๏Š et on a

๐‘งโˆ’(๐‘ง)=2๐‘–(๐‘ง).๏Š๏Š๏ŠIm(2)

En combinant les รฉquations (1) et (2), on trouve ๐‘งโˆ’๏€น๐‘ง๏…=2๐‘–(๐‘ง).๏Š๏Š๏ŠIm

Par consรฉquent, (โˆ’2+2๐‘–)โˆ’(โˆ’2โˆ’2๐‘–)=2๐‘–๏€บ(โˆ’2+2๐‘–)๏†.๏Šช๏Šช๏ŠชIm

Nous pouvons ร  prรฉsent calculer le module et lโ€™argument de (โˆ’2+2๐‘–). Tout dโ€™abord, son module |โˆ’2+2๐‘–|=๏„(โˆ’2)+2=2โˆš2๏Šจ๏Šจ. Comme sa partie rรฉelle est nรฉgative et sa partie imaginaire positive, il se situe dans le deuxiรจme quadrant et on peut calculer son argument en รฉvaluant argarctan(โˆ’2โˆ’2๐‘–)=๏€ผ2โˆ’2๏ˆ+๐œ‹=โˆ’๐œ‹4+๐œ‹=3๐œ‹4.

En utilisant la formule de Moivre, on peut รฉcrire (โˆ’2+2๐‘–)=๏€ป2โˆš2๏‡๏€ผ๏€ผ4ร—3๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผ4ร—3๐œ‹4๏ˆ๏ˆ=64(3๐œ‹+๐‘–3๐œ‹).๏Šช๏Šชcossincossin

Par consรฉquent, (โˆ’2+2๐‘–)โˆ’(โˆ’2โˆ’2๐‘–)=2๐‘–๏€บ(โˆ’2+2๐‘–)๏†=128๐‘–3๐œ‹=0.๏Šช๏Šช๏ŠชImsin

Remarquez que dans lโ€™exemple prรฉcรฉdent, en utilisant la formule de Moivre, nous avons dรฉmontrรฉ que pour tout nombre complexe ๐‘ง, ๏€น๐‘ง๏…=(๐‘ง).๏Š๏Š

Nous allons maintenant รฉtudier comment utiliser la formule de Moivre pour calculer les racines des nombres complexes.

Exemple 5: Utiliser la formule de Moivre pour calculer les racines dโ€™un nombre complexe

On considรจre lโ€™รฉquation ๐‘ง=2โˆš3+2๐‘–๏Šฉ.

  1. Exprimez 2โˆš3+2๐‘– sous forme polaire en utilisant la forme gรฉnรฉrale de lโ€™argument.
  2. En appliquant la formule de Moivre au membre gauche, reformulez lโ€™รฉquation sous forme polaire.
  3. En posant les modules รฉgaux et les arguments รฉgaux et en considรฉrant diffรฉrentes valeurs de lโ€™argument, dรฉterminez les 3 racines cubiques de 2โˆš3+2๐‘– sous forme exponentielle.

Rรฉponse

Partie 1

Nous commenรงons par calculer le module de 2โˆš3+2๐‘– comme suitโ€‰:โ€‰||2โˆš3+2๐‘–||=๏„ž๏€ป2โˆš3๏‡+2=โˆš12+4=โˆš16=4.๏Šจ๏Šจ

Nous calculons ensuite son argument. Comme ses parties rรฉelle et imaginaire sont positives, le nombre complexe est situรฉ dans le premier quadrant et on calcule la mesure principale de son argument en รฉvaluant argarctan๏€ป2โˆš3+2๐‘–๏‡=๏€ฟ22โˆš3๏‹=๐œ‹6.

Nous obtenons la forme gรฉnรฉrale de lโ€™argument en ajoutant des multiples entiers de 2๐œ‹. Par consรฉquent, la forme gรฉnรฉrale de son argument est ๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜, oรน ๐‘˜โˆˆโ„ค. Nous pouvons alors exprimer 2โˆš3+2๐‘– sous forme polaire en utilisant la forme gรฉnรฉrale de lโ€™argumentโ€‰:โ€‰2โˆš3+2๐‘–=4๏€ป๏€ป๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜๏‡+๐‘–๏€ป๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜๏‡๏‡cossin pour ๐‘˜โˆˆโ„ค.

Partie 2

Nous pouvons exprimer ๐‘ง sous forme polaire comme suit ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ).cossin

Lโ€™รฉquation devient alors (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=4๏€ป๏€ป๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜๏‡+๐‘–๏€ป๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜๏‡๏‡.cossincossin๏Šฉ

En appliquant la formule de Moivre, on obtient ๐‘Ÿ(3๐œƒ+๐‘–3๐œƒ)=4๏€ป๏€ป๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜๏‡+๐‘–๏€ป๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜๏‡๏‡.๏Šฉcossincossin

Partie 3

Poser les modules รฉgaux nous donne ๐‘Ÿ=4๏Šฉ, donc ๐‘Ÿ=โˆš4๏Žข. Poser les arguments รฉgaux nous donne 3๐œƒ=๐œ‹6+2๐œ‹๐‘˜.

Donc, ๐œƒ=+2๐œ‹๐‘˜3=๐œ‹18+2๐œ‹๐‘˜3.๏Ž„๏Šฌ

Nous considรฉrons maintenant trois valeurs consรฉcutives de ๐‘˜ pour trouver les trois racines distinctes. En commenรงant avec ๐‘˜=0, on a ๐œƒ=๐œ‹18๏Šง. Ensuite, ๐‘˜=1 donne ๐œƒ=13๐œ‹18๏Šจ. Enfin, avec ๐‘˜=2, on obtient ๐œƒ=25๐œ‹18๏Šฉ. Comme cette valeur nโ€™est pas dans lโ€™intervalle ]โˆ’๐œ‹;๐œ‹], on peut soustraire 2๐œ‹ pour obtenir lโ€™argument principalโ€‰:โ€‰๐œƒ=โˆ’11๐œ‹18๏Šฉ. Par consรฉquent, les trois racines distinctes de 2โˆš3+2๐‘– sont ๐‘ง=โˆš4๐‘’,โˆš4๐‘’,โˆš4๐‘’.๏Žข๏‘ฝ๏Ž ๏Žง๏Žข๏Ž ๏Žข๏‘ฝ๏Ž ๏Žง๏Žข๏Ž ๏Ž ๏‘ฝ๏Ž ๏Žง๏ƒ๏ƒ๏Šฑ๏ƒet

En gรฉnรฉralisant la mรฉthode utilisรฉe dans la question prรฉcรฉdente, la formule de Moivre nous permet de dรฉterminer les racines dโ€™un nombre complexe.

Thรฉorรจmeย : Racines dโ€™un nombre complexe

Pour un nombre complexe ๐‘ง=๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ)cossin, ses racines ๐‘›-iรจmes sont dรฉfinies par ๐‘Ÿ๏€ฝ๏€ฝ๐œƒ+2๐œ‹๐‘˜๐‘›๏‰+๐‘–๏€ฝ๐œƒ+2๐œ‹๐‘˜๐‘›๏‰๏‰๏Ž ๏‘ƒcossin pour ๐‘˜=0;1,โ€ฆ,๐‘›โˆ’1.

Notez quโ€™il peut รชtre nรฉcessaire de soustraire 2๐œ‹ aux arguments ci-dessus pour obtenir leur mesure principale.

Pour terminer cette fiche explicative, nous allons รฉtudier un dernier exemple oรน nous appliquons la formule de Moivre pour dรฉterminer des racines.

Exemple 6: Dรฉterminer les racines complexes dโ€™un nombre

Dรฉterminez les racines quatriรจmes de โˆ’1, en donnant vos rรฉponses sous forme polaire.

Rรฉponse

Commenรงons par exprimer โˆ’1 sous forme polaire. Son module est bien sรปr 1 et son argument est ๐œ‹. Par consรฉquent, en appliquant le thรฉorรจme pour les racines, ses 4 racines quatriรจmes sont 1๏€ฝ๏€ฝ๐œ‹+2๐œ‹๐‘˜4๏‰+๐‘–๏€ฝ๐œ‹+2๐œ‹๐‘˜4๏‰๏‰=๏€ฝ๐œ‹+2๐œ‹๐‘˜4๏‰+๐‘–๏€ฝ๐œ‹+2๐œ‹๐‘˜4๏‰๏Ž ๏Žฃcossincossin pour ๐‘˜=0;1;2 et 3. On substitue alors chaque valeur de ๐‘˜ une par une. En commenรงant par ๐‘˜=0, on a cossin๏€ป๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ป๐œ‹4๏‡.

Pour ๐‘˜=1, on a cossin๏€ผ3๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹4๏ˆ.

Pour ๐‘˜=2, on a cossin๏€ผ5๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผ5๐œ‹4๏ˆ.

Cependant, comme cet argument nโ€™est pas une mesure principale, on peut soustraire 2๐œ‹ pour obtenir cossin๏€ผโˆ’3๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผโˆ’3๐œ‹4๏ˆ.

Enfin, pour ๐‘˜=3, on a cossin๏€ผ7๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผ7๐œ‹4๏ˆ.

Une fois de plus, cet argument nโ€™est pas une mesure principale donc on peut soustraire 2๐œ‹ pour obtenir cossin๏€ปโˆ’๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ปโˆ’๐œ‹4๏‡.

Nous concluons donc que les racines quatriรจmes de โˆ’1 sont ๏€ป๏€ป๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ป๐œ‹4๏‡๏‡cossin, ๏€ผ๏€ผ3๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผ3๐œ‹4๏ˆ๏ˆcossin, ๏€ป๏€ปโˆ’๐œ‹4๏‡+๐‘–๏€ปโˆ’๐œ‹4๏‡๏‡cossin et ๏€ผ๏€ผโˆ’3๐œ‹4๏ˆ+๐‘–๏€ผโˆ’3๐œ‹4๏ˆ๏ˆcossin.

Terminons par rรฉsumer les points clรฉs que nous avons appris dans cette fiche explicative.

Points clรฉs

  • La formule de Moivre stipule que pour tout ๐‘›โˆˆโ„ค, (๐‘Ÿ(๐œƒ+๐‘–๐œƒ))=๐‘Ÿ(๐‘›๐œƒ+๐‘–๐‘›๐œƒ).cossincossin๏Š๏Š Elle nous permet de simplifier significativement les calculs impliquant de grandes puissances entiรจres de nombres complexes.
  • Pour tout nombre complexe ๐‘ง et tout entier ๐‘›, |๐‘ง|=|๐‘ง|,(๐‘ง)=๐‘›(๐‘ง).๏Š๏Š๏Šargarg Ces identitรฉs nous permettent dโ€™appliquer des puissances ๐‘›-iรจmes directement au module et ร  lโ€™argument dโ€™un nombre complexe.
  • La formule de Moivre peut alors รชtre รฉtendue pour dรฉterminer les racines ๐‘›-iรจmes de nombres complexes en รฉvaluant ๐‘Ÿ๏€ฝ๏€ฝ๐œƒ+2๐œ‹๐‘˜๐‘›๏‰+๐‘–๏€ฝ๐œƒ+2๐œ‹๐‘˜๐‘›๏‰๏‰๏Ž ๏‘ƒcossin pour ๐‘˜=0;1,โ€ฆ,๐‘›โˆ’1. Les mesures principales des arguments peuvent รชtre trouvรฉes en soustrayant 2๐œ‹ aux arguments si nรฉcessaire.

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