Dans cette fiche explicative, nous allons apprendre Ă expliquer la pression de vapeur et les facteurs qui lâinfluencent ainsi que sa relation avec le point dâĂ©bullition.
Imaginons un rĂ©cipient fermĂ© contenant du liquide, tel quâun bocal dâeau Ă©tanche, Ă tempĂ©rature ambiante. En regardant le bocal, on peut penser que rien ne se passe avec les molĂ©cules dâeau se trouvant Ă lâintĂ©rieur. Cependant, il y a un Ă©quilibre dynamique dans le bocal entre le processus de vaporisation et de condensation de lâeau.
La vaporisation se produit lorsque des molĂ©cules sâĂ©chappent de la phase liquide et se transforment en vapeur, car ces molĂ©cules ont suffisamment dâĂ©nergie cinĂ©tique pour vaincre les forces intermolĂ©culaires qui maintiennent les molĂ©cules ensemble dans la phase liquide. Ă nâimporte quelle tempĂ©rature, mĂȘme Ă tempĂ©rature ambiante, certaines molĂ©cules pourront toujours se vaporisentr de lâeau liquide.
Définition : Les forces intermoléculaires
Les forces intermolĂ©culaires sont les forces dâattraction ou de rĂ©pulsion qui agissent entre les particules voisines telles que les atomes, les molĂ©cules ou les ions.
En mĂȘme temps, certaines des molĂ©cules dâeau se condensent dans la phase liquide lorsquâelles perdent de lâĂ©nergie et entrent en collision avec la surface du liquide. Cela crĂ©e un Ă©quilibre dans le bocal, entre les processus de vaporisation et de condensation. Il y a une quantitĂ© relativement constante de vapeur au-dessus de la surface de lâeau car les taux de vaporisation et de condensation sont essentiellement Ă©quivalents.
Tout gaz exercera une pression sur une surface. Par exemple, la pression atmosphĂ©rique est due aux gaz dans lâair, exerçant une pression sur une surface. La vapeur dans le bocal exerce une pression sur la surface du liquide, appelĂ©e pression de vapeur.
Définition : La pression de vapeur
La pression de vapeur est la pression exercĂ©e par la vapeur au-dessus de son liquide (ou solide) lorsquâelle est en Ă©quilibre dynamique dans un systĂšme fermĂ© Ă tempĂ©rature et pression constantes.
La pression de vapeur dans le bocal dâeau sera constante tant que lâĂ©quilibre dans le bocal nâest pas perturbĂ©. Cependant, plusieurs facteurs peuvent avoir une influence sur la pression de vapeur.
Si nous augmentons la tempĂ©rature du bocal dâeau, davantage de molĂ©cules dâeau auront suffisamment dâĂ©nergie cinĂ©tique pour sâĂ©chapper de la phase liquide et entrer dans la phase vapeur (gazeuse). Cela entraĂźnera une augmentation de la pression de vapeur, car il y a plus de molĂ©cules dâeau dans la phase vapeur.
Lâaugmentation de la tempĂ©rature continue dâaugmenter la pression de vapeur jusquâĂ ce que la pression de vapeur devienne Ă©gale Ă la pression Ă lâextĂ©rieur du rĂ©cipient. Ă ce stade, lâeau a atteint son point dâĂ©bullition et commence Ă bouillir. Si le rĂ©cipient est ouvert plutĂŽt que fermĂ©, lâeau bout lorsque la pression de vapeur est Ă©gale Ă la pression atmosphĂ©rique.
La tempĂ©rature dâĂ©bullition dâun liquide peut ĂȘtre utilisĂ©e pour indiquer la puretĂ© de ce liquide. Si le point dâĂ©bullition normal dâun liquide est Ă©gal au point dâĂ©bullition mesurĂ©, alors le liquide est pur. Cependant, si le point dâĂ©bullition normal est diffĂ©rent du point dâĂ©bullition mesurĂ©, alors le liquide contient probablement des impuretĂ©s.
LâidentitĂ© du liquide affectera Ă©galement la pression de vapeur car lâintensitĂ© des forces intermolĂ©culaires entre les molĂ©cules dâun liquide affecte la vitesse de vaporisation. Si les forces intermolĂ©culaires sont faibles, il faudra moins dâĂ©nergie pour que les molĂ©cules de cette substance se transforment en vapeur. Par consĂ©quent, lorsque lâon compare la pression de vapeur de deux substances Ă la mĂȘme tempĂ©rature, la substance avec des forces intermolĂ©culaires plus faibles aura une pression de vapeur plus Ă©levĂ©e.
Cela explique Ă©galement la diffĂ©rence entre les points dâĂ©bullition des liquides. Si un liquide a une pression de vapeur plus Ă©levĂ©e, la tempĂ©rature du liquide nâaura pas besoin de croĂźtre autant pour que la pression de vapeur pour atteigne la pression externe. En dâautres termes, les substances avec des forces intermolĂ©culaires faibles auront des pressions de vapeur Ă©levĂ©es et des points dâĂ©bullition plus bas.
Par exemple, comparons lâeau et le brome. Le brome a une pression de vapeur de 0,3 atm Ă et bout Ă . Lâeau a une pression de vapeur de 0,03 atm Ă et bout Ă . Les molĂ©cules de brome subissent des forces de dispersion de London relativement faibles, tandis que les molĂ©cules dâeau sont soumises aux interactions intermolĂ©culaires plus fortes de la liaison hydrogĂšne. Cette diffĂ©rence entre les forces dâattraction intermolĂ©culaires explique pourquoi le brome a une pression de vapeur plus Ă©levĂ©e et un point dâĂ©bullition plus bas que lâeau.
Exemple 1: Déterminer quel liquide aura la plus grande pression de vapeur selon la formule développée plane
Lequel des liquides suivants aurait la plus grande pression de vapeur Ă â?â
Réponse
La pression de vapeur dâun liquide est la pression dâĂ©quilibre exercĂ©e par la vapeur sur la surface de la phase liquide. Cette vapeur au-dessus de la surface du liquide est produite par le procĂ©dĂ© de vaporisation. Les substances ayant des forces intermolĂ©culaires plus faibles se vaporisent plus facilement, ce qui les amĂšne Ă avoir une valeur de pression de vapeur relativement Ă©levĂ©e. Par consĂ©quent, le liquide ayant la plus grande pression de vapeur sera celui qui a les forces intermolĂ©culaires les plus faibles.
Les structures A, B et C ont toutes un atome dâhydrogĂšne liĂ© Ă un atome dâoxygĂšne, ce qui signifie quâil y aura une liaison hydrogĂšne entre les molĂ©cules de ces liquides. La liaison hydrogĂšne est une force intermolĂ©culaire extrĂȘmement forte, de sorte que ces liquides doivent avoir une pression de vapeur plus basse que les liquides qui ne peuvent pas former de liaisons hydrogĂšne. Les structures D et E nâont pas de liaisons hydrogĂšne, elles doivent ĂȘtre maintenues ensemble avec des forces intermolĂ©culaires plus faibles que les structures A, B ou C.
Les structures D et E ont toutes les deux une liaison polaire , donc elles prĂ©sentent des interactions intermolĂ©culaires dipĂŽle-dipĂŽle similaires. De plus, les liquides ont des forces de dispersion de London, qui sont prĂ©sentes entre toutes les molĂ©cules liĂ©es par covalence. La force des forces de dispersion de London dĂ©pend des valeurs de la masse molĂ©culaire. Les molĂ©cules plus lourdes sont soumises Ă des forces de dispersion de London plus intenses et les molĂ©cules plus lĂ©gĂšres sont soumises Ă des forces de dispersion de London plus faibles. La structure D est plus lourde que la structure E. La molĂ©cule de structure D devrait avoir des forces dâattraction intermolĂ©culaires plus intenses que la molĂ©cule de structure E.
La molĂ©cule de structure E doit avoir la plus grande pression de vapeur parce quâelle est soumise aux forces dâattraction intermolĂ©culaires les plus faibles. Ainsi, la bonne rĂ©ponse est E.
La pression de vapeur dâune substance peut ĂȘtre liĂ©e Ă sa volatilitĂ©. La volatilitĂ© dâune substance exprime sa capacitĂ© Ă se vaporiser. Il nâexiste aucune mesure quantitative de la volatilitĂ©, mais nous pouvons observer certaines tendances et relations entre la volatilitĂ©, la pression de vapeur et le point dâĂ©bullition.
Définition : Volatilité
La volatilitĂ© dâune substance dĂ©crit la rapiditĂ© avec laquelle elle se vaporise.
Plus une substance est volatile, plus sa pression de vapeur est Ă©levĂ©e Ă une tempĂ©rature donnĂ©e. Une substance volatile aura donc une pression de vapeur Ă©levĂ©e et se vaporisera facilement. Une substance trĂšs volatile a gĂ©nĂ©ralement un point dâĂ©bullition bas.
Le tableau ci-dessous indique la pression de vapeur de plusieurs liquides Ă une tempĂ©rature de . Les donnĂ©es dans le tableau indiquent que lâĂ©ther diĂ©thylique a la plus grande pression de vapeur Ă la tempĂ©rature donnĂ©e et est donc le plus volatil. De plus, lâĂ©ther diĂ©thylique a Ă©galement le point dâĂ©bullition le plus bas parmi les liquides citĂ©s dans le tableau.
| Liquide | Pression de vapeur Ă (kPa) | Point dâĂ©bullition () |
|---|---|---|
| Eau | 2,339 | 100,0 |
| Ăther diĂ©thylique | 58,662 | 34,6 |
| ĂthylĂšne glycol | 0,008 | 197,3 |
| Ăthanol | 5,950 | 78,2 |
Par contre, la pression de vapeur de lâĂ©thylĂšne glycol est trĂšs faibleâ;âil sâagit donc dâune substance relativement peu volatile.
On pourrait penser que lâaire de la surface aura un impact sur la pression de vapeur dâun liquide car la vitesse de vaporisation est plus Ă©levĂ©e lorsque lâaire de la surface est plus grande. Cependant, lâaire de la surface nâa aucun effet sur la pression de vapeur. Lâaugmentation de lâaire augmente Ă©galement la vitesse de condensation car les molĂ©cules de vapeur peuvent entrer en collision avec une plus grande surface du liquide. La pression de vapeur reste la mĂȘme au fur et Ă mesure que lâaire de la surface augmente car les taux de vaporisation et de condensation augmentent Ă la mĂȘme vitesse.
Le dernier facteur qui affecte la pression de vapeur dâun liquide est la prĂ©sence dâun solutĂ©, tel quâun sel. Lorsquâun solutĂ© non volatile est dissous dans un solvant, les propriĂ©tĂ©s de la solution diffĂšrent de celles du solvant pur. Ces propriĂ©tĂ©s sont collectivement appelĂ©es propriĂ©tĂ©s colligatives et comprennent lâabaissement de la pression de vapeur, lâĂ©lĂ©vation du point dâĂ©bullition et lâabaissement du point de congĂ©lation. Les propriĂ©tĂ©s colligatives sont affectĂ©es par le rapport entre le nombre de particules de solutĂ© et le nombre de particules de solvant.
Définition : Propriétés colligatives
Les propriĂ©tĂ©s colligatives dâune solution sont les propriĂ©tĂ©s qui dĂ©pendent du nombre de particules de solutĂ©, mais pas de lâidentitĂ© du solutĂ©.
Les particules de solutĂ© interfĂšrent avec la capacitĂ© des molĂ©cules de solvant Ă sâĂ©chapper de la phase liquide, ce qui tend Ă diminuer la pression de vapeur.
Exemple 2: Identifier les facteurs qui affectent la pression de vapeur dâun liquide
Lequel des facteurs suivants nâaffecte pas la pression de vapeur dâun liquideâ?â
- la concentration des solutions
- le volume du liquide
- la température
- les forces intermoléculaires
Réponse
La pression de vapeur dâun liquide est la pression dâĂ©quilibre exercĂ©e par la vapeur sur la surface de la phase liquide. La quantitĂ© de vapeur au-dessus de la surface du liquide, et donc la pression de vapeur, reste constante avec le temps en raison dâun Ă©quilibre dynamique entre les processus de vaporisation et de condensation. Tout facteur qui augmente ou diminue la vitesse de vaporisation sans modifier la vitesse de condensation modifie la pression de vapeur du liquide.
Si un solutĂ© est ajoutĂ© Ă un liquide, les molĂ©cules liquides ne peuvent plus se vaporiser aussi facilement, ce qui diminue la pression de vapeur. Plus on ajoute de solutĂ© au liquide, plus la pression de vapeur a tendance Ă diminuer. Cela signifie que la concentration des solutions, rĂ©ponse A, affecte la pression de vapeur dâun liquide.
Si le volume dâun liquide augmente, la vitesse de vaporisation ne change gĂ©nĂ©ralement pas. Cependant, la vitesse de vaporisation augmente si la surface augmente. MĂȘme dans ce cas, la vitesse de condensation augmente de la mĂȘme maniĂšre, sans modifier la pression de vapeur. Ainsi, le volume nâaffecte pas la pression de vapeur du liquide, B est donc la bonne rĂ©ponse.
Lâaugmentation de la tempĂ©rature augmente lâĂ©nergie cinĂ©tique des molĂ©cules. Cela signifie que la vitesse de vaporisation augmente, car plus de molĂ©cules dans la phase liquide seront en mesure de vaincre les forces intermolĂ©culaires qui les maintiennent ensemble. La pression de vapeur augmente avec la tempĂ©rature car la vitesse de vaporisation augmente avec la tempĂ©rature.
Les forces intermolĂ©culaires dĂ©terminent les forces dâattraction entre les molĂ©cules dâun liquide. Les molĂ©cules doivent vaincre les forces dâattraction intermolĂ©culaires pour sâĂ©chapper dâun Ă©tat liquide vers un Ă©tat de vapeur ou de gaz. Un liquide avec des forces intermolĂ©culaires plus intenses ne se vaporise pas aussi facilement que des liquides avec des forces intermolĂ©culaires plus faibles. En dâautres termes, les liquides ayant des forces intermolĂ©culaires plus intenses ont gĂ©nĂ©ralement une pression de vapeur plus basse que les liquides ayant des forces intermolĂ©culaires plus faibles.
Le seul paramĂštre qui nâaffecte pas la pression de vapeur est le volume du liquide, la bonne rĂ©ponse est B.
La pression de vapeur diminue progressivement au fur et Ă mesure que de nouvelles particules sont ajoutĂ©es Ă un liquide. Cela signifie que les substances auront une pression de vapeur faible si elles contiennent une forte concentration dâune substance non Ă©lectrolytique telle quâun sucre monosaccharide ou disaccharide. Les substances auront des valeurs de pression de vapeur encore plus basses si elles contiennent la mĂȘme concentration dâune substance qui peut se dissoudre dans lâeau parce que la substance peut se dissocier en un plus grand nombre de particules.
Les propriĂ©tĂ©s colligatives, telles que lâabaissement de la pression de vapeur, sont Ă©galement affectĂ©es par le fait que le solutĂ© soit un Ă©lectrolyte ou un non-Ă©lectrolyte. La saccharose, le chlorure de sodium (), et le chlorure de calcium () se dissolvent tous dans lâeau. Cependant, en tant que non-Ă©lectrolyte, lorsque le saccharose est dissous dans lâeau, une seule particule est produite. En dâautres termes, le saccharose ne se dissocie pas en ionsâ;â1 mole de saccharose va produire 1 mole de saccharose.
Quand un Ă©lectrolyte fort tel que est dissous dans lâeau, chaque mole de se dissout pour produire 2 moles dâions en solutionâ:â1 mole dâions et 1 mole dâions . Par rapport au saccharose, la dissolution de produit deux fois plus de particules de solutĂ© en abaissant ainsi la pression de vapeur beaucoup plus que le saccharose.
est un autre Ă©lectrolyte fort. Cependant, la dissolution de 1 mole de dans lâeau va produire 3 moles dâionsâ:â1 mole dâions et 2 moles dâions . En consĂ©quence, la pression de vapeur sera abaissĂ©e plus que pour .
En gĂ©nĂ©ral, lâabaissement de la pression de vapeur est plus prononcĂ© pour les Ă©lectrolytes que pour les non-Ă©lectrolytes.
Voyons dâabord comment des concentrations plus Ă©levĂ©es dâun sucre soluble peuvent affecter la pression de vapeur, puis nous pourrons regarder Ă©galement les sels solubles. Commençons avec deux solutions de saccharose, une de concentration 1 mol/L et une de concentration 2 mol/L. La pression de vapeur sera plus basse dans la solution de saccharose 2 mol/L car celle-ci contient une concentration plus Ă©levĂ©e de particules de saccharose que la solution 1 mol/L. Il y a une concentration plus Ă©levĂ©e de molĂ©cules de sucre dans la solution de saccharose Ă 2 mol/L, ce qui perturbe davantage les processus de vaporisation et de condensation Ă lâinterface eau-air.
Maintenant, comparons une solution de saccharose Ă 1 mol/L avec une solution Ă 1 mol/L de . Les solutions ont la mĂȘme concentration de solutĂ©s, mais le saccharose ne se dissocie pas en solution, alors que se dissocie en ions de sodium () et chlorure (). La solution Ă 1 mol/L de a deux fois plus de particules de solutĂ© que la solution de saccharose Ă 1 mol/L. Nous pouvons utiliser cette information pour dĂ©duire que la pression de vapeur sera plus faible dans la solution Ă 1 mol/L de et plus Ă©levĂ©e dans la solution de saccharose Ă 1 mol/L.
Exemple 3: Identifier la solution avec la concentration la plus élevée de soluté compte tenu des pressions de vapeur
Le graphique ci-dessous montre la pression de vapeur en fonction de la tempĂ©rature pour trois solutions de et pour lâeau pure.
Quelle solution a concentration la plus Ă©levĂ©eâ?â
- la solution A
- la solution B
- la solution C
Réponse
La pression de vapeur dâun liquide est la pression dâĂ©quilibre exercĂ©e par la vapeur sur la surface de la phase liquide. Cette vapeur au-dessus de la surface du liquide est produite par le processus de vaporisation. Lorsquâun solutĂ©, tel que , est ajoutĂ© Ă un liquide, les particules de solutĂ© interfĂšrent avec le processus de vaporisation, en diminuant la pression de vapeur du liquide. Nous pouvons le voir sur le graphique de lâexerciceâ:âla pression de vapeur pour les trois solutions de est infĂ©rieure Ă la pression de vapeur dâeau pure Ă toutes les tempĂ©ratures.
Une concentration plus élevée de soluté diminue la pression de vapeur par une quantité plus importante. Par conséquent, la solution de avec la concentration la plus élevée correspond à la courbe avec la pression de vapeur la plus basse. La courbe avec la pression de vapeur la plus basse correspond à la solution C, donc la solution C a la concentration de la plus élevée.
Exemple 4: Déterminer quelle solution a la pression de vapeur la plus basse
Parmi les solutions suivantes, laquelle a la pression de vapeur la plus basseâ?âFaites lâhypothĂšse que toutes les solutions sont Ă la mĂȘme tempĂ©rature.
- une solution dâurĂ©e Ă 0,2 mol/L
- une solution Ă 0,2 mol/L de
- une solution Ă 0,2 mol/L de
- une solution Ă 0,2 mol/L de
- une solution Ă 0,2 mol/L de
Réponse
La pression de vapeur dâun liquide est la pression dâĂ©quilibre exercĂ©e par la vapeur sur la surface de la phase liquide. Cette vapeur au-dessus de la surface du liquide est produite par le processus de vaporisation. Lorsquâun solutĂ© est ajoutĂ© Ă un liquide, les particules de solutĂ© interfĂšrent avec le processus de vaporisation, en diminuant la pression de vapeur du liquide. Plus il y aura de particules dans la solution, plus la pression de vapeur sera basse.
Les solutions de cette question ont toutes la mĂȘme concentration, mais les solutĂ©s se dissocient en diffĂ©rents nombres de particules en solution. La solution contenant le solutĂ© qui se dissocie en le plus grand nombre de particules aura la pression de vapeur la plus faible.
LâurĂ©e ne se dissocie pas en solution.
se dissocie en deux particulesâ:â et .
se dissocie en deux particulesâ:â et .
se dissocie en quatre particulesâ:â et .
se dissocie en deux particulesâ:â et .
se dissocie en le plus grand nombre de particules, ce qui indique quâelle a la pression de vapeur la plus faible. Ainsi, la bonne rĂ©ponse est D.
Lorsque la pression de vapeur diminue en raison de lâajout dâun solutĂ©, la solution doit ĂȘtre chauffĂ©e Ă une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e pour que la pression de vapeur soit Ă©gale Ă la pression externe ou atmosphĂ©rique. En dâautres termes, ajouter un solutĂ© augmentera le point dâĂ©bullition dâun liquideâ;âcâest ce quâon appelle lâĂ©lĂ©vation du point dâĂ©bullition.
DĂ©finition : ĂlĂ©vation du point dâĂ©bullition
LâĂ©lĂ©vation du point dâĂ©bullition est la diffĂ©rence de tempĂ©rature entre le point dâĂ©bullition du solvant pur et celui dâune solution.
LâĂ©lĂ©vation du point dâĂ©bullition est affectĂ©e par le fait que le solutĂ© soit un Ă©lectrolyte ou pas, et par le nombre de moles dâions produits lorsque le solutĂ© se dissout. Une mole dâun non-Ă©lectrolyte, comme le saccharose, produira une mole de molĂ©cules de saccharose lorsquâelle est dissoute dans lâeau. Cependant, une mole dâun Ă©lectrolyte tel que , produira 2 moles dâions lorsquâelle est dissoute dans lâeau. En consĂ©quence, on sâattend Ă ce que lâĂ©lĂ©vation du point dâĂ©bullition pour une solution contenant 1 mole de soit deux fois plus grande que pour une solution contenant 1 mole de saccharose. De mĂȘme, une solution contenant une mole de devrait Ă©lever le point dâĂ©bullition par une quantitĂ© trois fois plus grande que pour une mole de saccharose.
Le nombre de particules prĂ©sentes dans une solution est Ă©galement affectĂ© par la concentration du solutĂ©, et ainsi, nous nous attendons Ă ce que lâĂ©lĂ©vation du point dâĂ©bullition soit directement proportionnelle au nombre de particules de solutĂ© dans la solution. Le tableau ci-dessous indique les points dâĂ©bullition attendus pour lâeau pure et les solutions aqueuses contenant diffĂ©rents Ă©lectrolytes.
| Substance | Point dâĂ©bullition attendu () Ă 1 atm |
|---|---|
| Eau pure | 100,0 |
| 1 mol de saccharose en solution aqueuse | 100,5 |
| 1 mol de en solution aqueuse | 101,0 |
| Une 1 mol de en solution aqueuse | 101,5 |
On peut calculer cette augmentation du point dâĂ©bullition en utilisant lâĂ©quation oĂč est la variation du point dâĂ©bullition, est la constante Ă©bullioscopique (qui a une valeur spĂ©cifique dĂ©pendant de lâidentitĂ© du solvant), est la molalitĂ© du solutĂ©, et est le facteur de van ât Hoff, qui est Ă©gal au nombre de particules dans lesquelles le solutĂ© se dissocie.
Lâintroduction dâun solutĂ© dans un liquide a Ă©galement un effet sur le point de congĂ©lation. Lorsquâune substance gĂšle, des particules liquides se rapprochent pour former un solide. Lorsquâun solutĂ© est ajoutĂ©, les particules de solutĂ© interfĂšrent avec ce processus, qui a pour effet dâabaisser le point de congĂ©lation dâune substance. Câest ce quâon appelle lâabaissement du point de congĂ©lation.
Définition : Abaissement du point de congélation
Lâabaissement du point de fusion est la diffĂ©rence de tempĂ©rature entre le point de congĂ©lation du solvant pur et celui dâune solution.
Lâabaissement du point de congĂ©lation est Ă©galement affectĂ© par le fait que le solutĂ© soit un Ă©lectrolyte ou un non-Ă©lectrolyte et par le nombre de moles dâions produits lorsque le solutĂ© se dissout.
On sâattend donc Ă ce que lâabaissement du point de fusion pour une solution contenant 1 mole de soit deux fois plus grand que pour une solution contenant 1 mole de saccharose. De mĂȘme, pour solution contenant 1 mole de on sâattend Ă une diminution de son point de fusion trois fois plus grande que pour une 1 mole de saccharose.
Le nombre de particules prĂ©sentes dans une solution est Ă©galement affectĂ© par la concentration de solutĂ©, et ainsi, on sâattend Ă ce que lâabaissement du point de congĂ©lation soit directement proportionnel au nombre de particules de solutĂ© dans la solution. Le tableau ci-dessous indique les points de fusion attendus pour lâeau pure et les solutions aqueuses contenant diffĂ©rents Ă©lectrolytes.
| Substance | Point de fusion attendu () Ă 1 atm |
|---|---|
| Eau pure | 0,0 |
| 1 mol de saccharose en solution aqueuse | |
| 1 mol de en solution aqueuse | |
| 1 mol de en solution aqueuse |
Câest la raison pour laquelle les routes sont salĂ©es en hiver dans les zones oĂč la neige est frĂ©quente. Le sel diminue le point de congĂ©lation de lâeau sur les routes, empĂȘchant la formation de glace.
On peut calculer la diminution du point de congĂ©lation en utilisant lâĂ©quation oĂč est la variation du point de congĂ©lation, est la constante Ă©bullioscopique (qui a une valeur spĂ©cifique dĂ©pendant de lâidentitĂ© du solvant), est la molalitĂ© du solutĂ©, et est le facteur de vanât Hoff.
Par exemple, le point de congĂ©lation de lâeau est â;âsi lâon ajoute 1 mole de saccharose non Ă©lectrolytique Ă 1âââ000 g dâeau, le point de congĂ©lation baissera Ă . Cependant, si lâon ajoute 1 mole de Ă©lectrolytique Ă 1âââ000 g dâeau, 2 moles dâions seront produits. Par consĂ©quent, le point de congĂ©lation devrait ĂȘtre deux fois plus bas que celui du saccharose. Le point de congĂ©lation serait donc abaissĂ© de , et le point de congĂ©lation serait ainsi de . De mĂȘme, nous nous attendrions Ă ce que la baisse du point de congĂ©lation de 1 mole de ajoutĂ©e Ă 1âââ000 g dâeau soit trois fois infĂ©rieur Ă celui de 1 mole de saccharose.
La pression de vapeur dâune substance peut ĂȘtre mesurĂ©e Ă lâaide dâun appareil appelĂ© manomĂštre, qui consiste en un tube en verre recourbĂ© contenant un liquide. Le liquide Ă lâintĂ©rieur dâun manomĂštre est gĂ©nĂ©ralement du mercure car le mercure a une pression de vapeur incroyablement basse, ce qui signifie quâil aura peu ou pas dâeffet sur le rĂ©sultat de la mesure.
Il y a plusieurs façons de monter un manomĂštre pour mesurer la pression de vapeur. Une configuration expĂ©rimentale habituelle est illustrĂ©e sur le schĂ©ma ci-dessous. Sur cette figure, une extrĂ©mitĂ© du manomĂštre est ouverte Ă lâatmosphĂšre et lâautre extrĂ©mitĂ© est reliĂ©e Ă un rĂ©cipient sphĂ©rique.
Lâair remplira le rĂ©cipient sphĂ©rique sâil nâest pas rempli dâun autre type de liquide. Lâair exercera une pression sur le mercure dâun cĂŽtĂ©, tandis que lâatmosphĂšre exerce une pression de lâautre cĂŽtĂ©. Les niveaux de mercure du cĂŽtĂ© droit et du cĂŽtĂ© gauche seront Ă la mĂȘme hauteur parce que la pression de lâatmosphĂšre est Ă©gale Ă la pression de lâair Ă lâintĂ©rieur du rĂ©cipient sphĂ©rique.
Si le rĂ©cipient est ensuite rempli dâun liquide, la pression de la vapeur sera ajoutĂ©e Ă la pression de lâair qui Ă©tait dans le rĂ©cipient. Par consĂ©quent, la pression de ce cĂŽtĂ©-lĂ du manomĂštre est supĂ©rieure Ă la pression du cĂŽtĂ© ouvert Ă lâatmosphĂšre. Cela fera que le mercure dans le manomĂštre monte du cĂŽtĂ© ouvert Ă lâatmosphĂšre.
LâĂ©quation suivante montre la relation entre la pression et la hauteur du liquideâ:â
Ici, est la pression, est la masse volumique du liquide, est lâaccĂ©lĂ©ration de la pesanteur, et est la hauteur du liquide. Cela signifie que nous pouvons utiliser la diffĂ©rence entre les hauteurs du mercure des deux cĂŽtĂ©s du manomĂštre pour dĂ©terminer la pression de vapeur du liquide.
Exemple 5: DĂ©terminer quel manomĂštre indique lâĂ©chantillon de liquide ayant la tempĂ©rature la plus Ă©levĂ©e
Lâimage ci-dessous montre trois manomĂštres, chacun contenant un Ă©chantillon dâacide Ă©thanoĂŻque. Pour quel manomĂštre la tempĂ©rature de lâacide Ă©thanoĂŻque est-elle la plus Ă©levĂ©eâ?â
- A
- B
- C
Réponse
Les manomĂštres sont des dispositifs qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour mesurer la pression dâun Ă©chantillon. Le manomĂštre est constituĂ© dâun tube en verre recourbĂ© rempli de liquide, gĂ©nĂ©ralement du mercure. Il existe plusieurs configurations expĂ©rimentales pour les manomĂštres. Sur la figure ci-dessus, le manomĂštre est fixĂ© Ă un ballon (Ă gauche) contenant lâĂ©chantillon dâacide Ă©thanoĂŻque. Le manomĂštre est ouvert Ă lâatmosphĂšre, Ă droite. Dans le ballon, il y a une certaine quantitĂ© dâair ainsi que de la vapeur dâĂ©thanoĂŻque due Ă la vaporisation de lâacide Ă©thanoĂŻque.
La pression des gaz des deux cĂŽtĂ©s du liquide va appuyer sur le liquide, poussant le liquide Ă vers le haut dâun cĂŽtĂ© du tube. Quel que soit le cĂŽtĂ© ayant la plus grande pression, il poussera davantage sur le liquide dans le manomĂštre, ce qui fera monter le liquide de lâautre cĂŽtĂ© du tube. Puisque les trois manomĂštres montrent le liquide qui monte du cĂŽtĂ© droit du tube, qui est ouvert Ă lâatmosphĂšre, nous savons que la pression Ă lâintĂ©rieur du ballon dans les trois manomĂštres est supĂ©rieure Ă la pression atmosphĂ©rique.
Nous devons dĂ©terminer quel manomĂštre contient lâĂ©chantillon dâacide Ă©thanoĂŻque ayant la tempĂ©rature la plus Ă©levĂ©e. Lorsque la tempĂ©rature augmente, plus dâacide Ă©thanoĂŻque se vaporise, ce qui augmente la quantitĂ© de vapeur dâacide Ă©thanoĂŻque dans le ballon. Davantage de vapeur dâacide Ă©thanoĂŻque conduira Ă une plus grande pression dans le ballon. Cela signifie que le manomĂštre qui indique la pression la plus Ă©levĂ©e dans le ballon sera celui avec la tempĂ©rature la plus Ă©levĂ©e.
En regardant les schĂ©mas ci-dessus, nous pouvons voir que le manomĂštre C doit avoir la plus grande pression dans le ballon car les gaz dans le ballon ont poussĂ© le liquide vers le haut du cĂŽtĂ© droit du tube. Cela signifie que le manomĂštre C contient lâacide Ă©thanoĂŻque Ă la tempĂ©rature la plus Ă©levĂ©e, alors C est la bonne rĂ©ponse.
Points clés
- La pression de vapeur est la pression exercĂ©e par la vapeur au-dessus de son liquide (ou solide) lorsquâelle est en Ă©quilibre dynamique dans un systĂšme fermĂ© Ă tempĂ©rature et pression constantes.
- Une substance bout lorsque la pression de vapeur est égale à la pression atmosphérique dans un systÚme ouvert ou à la pression externe dans un systÚme fermé.
- Lâaugmentation de la tempĂ©rature augmentera la pression de vapeur.
- Les substances ayant des forces intermoléculaires plus faibles auront une pression de vapeur plus élevée à une température donnée et bouilliront donc à une température plus basse.
- La pression de vapeur peut ĂȘtre mesurĂ©e Ă lâaide dâun manomĂštre.
- Lâajout dâun solutĂ© Ă une substance affectera les propriĂ©tĂ©s colligatives du solvant.
- Lâajout dâun solutĂ© Ă une substance diminue la pression de vapeur, ce qui Ă©lĂšve le point dâĂ©bullition (Ă©lĂ©vation du point dâĂ©bullition) ou diminue le point de congĂ©lation (abaissement du point de congĂ©lation).
- Les propriĂ©tĂ©s colligatives dâune solution sont affectĂ©es par le rapport entre le nombre de particules de solutĂ© et le nombre de particules de solvant.
- Les solutĂ©s qui sont des Ă©lectrolytes affectent les propriĂ©tĂ©s colligatives dâune solution plus quâun non-Ă©lectrolyte, car les Ă©lectrolytes produisent plus de particules lorsquâils sont dissous dans le solvant.