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Fiche explicative de la leçon: Racines arbitraires de nombres complexes Mathématiques

Dans cette fiche explicative, nous apprendrons à utiliser la formule de Moivre pour déterminer les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe et à étudier leurs propriétés.

Nous souhaitons déterminer les solutions complexes 𝑧 aux équations de la forme 𝑧=𝑧, 𝑛 est un entier positif et 𝑧 est un nombre complexe donné. Les solutions aux équations sous cette forme sont appelées racines 𝑛-ièmes de 𝑧. En particulier, lorsque 𝑧=1, on rappelle que l’équation 𝑧=1 a 𝑛 solutions complexes distinctes 𝑧, qu’on appelle les 𝑛-ièmes racines de l’unité. Dans cette fiche explicative, nous voulons remplacer le côté droit de cette équation par un nombre complexe général 𝑧 et déterminer les racines d’un nombre complexe arbitraire.

Commençons par un exemple où nous calculerons la racine carrée d’un nombre complexe en utilisant des méthodes algébriques.

Exemple 1: Déterminer les racines carrées de nombres complexes sous forme cartésienne

Sachant que 𝑧=28+96𝑖, déterminez les racines carrées de 𝑧 sans le convertir sous forme trigonométrique.

Réponse

Dans cet exemple, nous devons calculer les racines carrées d’un nombre complexe sans le convertir sous forme trigonométrique. On peut commencer par noter la racine carrée de 𝑧 sous la forme 𝑥+𝑦𝑖 avec des variables réelles 𝑥 et 𝑦. Étant donné que ce nombre complexe est une racine carrée de 𝑧, on peut écrire (𝑥+𝑦𝑖)=28+96𝑖.

On peut développer le carré au côté gauche de cette équation pour obtenir 𝑥+(𝑦𝑖)+2𝑥𝑦𝑖=𝑥𝑦+2𝑥𝑦𝑖.

Par conséquent, 𝑥𝑦+2𝑥𝑦𝑖=28+96𝑖.

Rappelons que deux nombres complexes sont égaux si leurs parties réelle et imaginaire sont égales. Par conséquent, l’équation ci-dessus conduit à 𝑥𝑦=28,2𝑥𝑦=96.

Bien que ces deux équations soient suffisantes pour déterminer les deux inconnues 𝑥 et 𝑦, ce système d’équations est difficile à résoudre. Nous allons donc utiliser une autre équation impliquant 𝑥 et 𝑦. On rappelle que la propriété du module nous indique que pour tout nombre complexe 𝑤, ||𝑤||=|𝑤|. Puisque nous avons (𝑥+𝑦𝑖)=𝑧, cela nous donne |𝑥+𝑦𝑖|=|28+96𝑖|.

On rappelle que le module d’un nombre complexe 𝑎+𝑏𝑖 est donné par 𝑎+𝑏. Par conséquent, 𝑥+𝑦=(28)+96𝑥+𝑦=100.

Maintenant, nous pouvons utiliser le système d’équations 𝑥+𝑦=100,𝑥𝑦=28.

L’addition des deux équations conduit à 2𝑥=72, soit 𝑥=36. Par conséquent, 𝑥=±6. En soustrayant ces deux équations, on obtient 2𝑦=128, soit 𝑦=64;par conséquent, 𝑦=±8.

À première vue, il semble que nous ayons quatre solutions, car 𝑥=±6 et 𝑦=±8. Cependant, il faut se souvenir que 𝑥 et 𝑦 doivent encore vérifier notre équation précédente 2𝑥𝑦=96. En particulier, le produit de 𝑥 et 𝑦 doit être positif. Cela limite nos couples de solutions à (𝑥,𝑦)=(6,8)(6,8).ou

Nous pouvons vérifier que ces deux couples vérifient l’équation 2𝑥𝑦=96. Cela nous donne les racines 6+8𝑖 et 68𝑖.

Ainsi, les racines carrées de 28+96𝑖 sont (6+8𝑖),(6+8𝑖).

Dans l’exemple précédent, nous avons utilisé la méthode algébrique pour déterminer les racines carrées d’un nombre complexe donné. Bien que cette méthode fonctionne pour déterminer des racines carrées, elle ne peut pas être généralisée pour déterminer des racines d’ordre supérieur. Pour calculer des racines d’ordre supérieur, il est préférable de convertir un nombre complexe sous forme polaire ou exponentielle et d’appliquer la formule de Moivre pour les racines.

La formule de Moivre pour les racines

Pour un nombre complexe sous forme polaire 𝑧=𝑟(𝜃+𝑖𝜃)cossin, les racines 𝑛-ièmes sont 𝑟𝜃+2𝜋𝑘𝑛+𝑖𝜃+2𝜋𝑘𝑛𝑘=0,1,,𝑛1.cossinpour

De manière équivalente, pour un nombre complexe sous forme exponentielle 𝑧=𝑟𝑒, ses racines 𝑛-ièmes peuvent être écrites comme 𝑟𝑒𝑘=0,1,,𝑛1.pour

Dans l’exemple suivant, nous appliquerons la formule de Moivre pour déterminer les racines carrées d’un nombre complexe donné.

Exemple 2: Déterminer les racines carrées de nombres complexes en utilisant la formule de Moivre

Utilisez la formule de Moivre pour déterminer les deux racines carrées de 165𝜋3𝑖5𝜋3cossin.

Réponse

Dans cet exemple, nous devons calculer la racine carrée d’un nombre complexe donné sous forme polaire. Nous rappelons la formule de Moivre pour les racines, qui dit que pour un nombre complexe 𝑧=𝑟(𝜃+𝑖𝜃)cossin, les racines 𝑛-ièmes de 𝑧 sont données par 𝑟𝜃+2𝜋𝑘𝑛+𝑖𝜃+2𝜋𝑘𝑛𝑘=0,1,,𝑛1.cossinpour

Nous pouvons utiliser la formule de Moivre pour calculer les racines, mais nous devons d’abord nous assurer de commencer avec la forme correcte 𝑟(𝜃+𝑖𝜃)cossin, qui est la forme polaire d’un nombre complexe. La forme donnée 165𝜋3𝑖5𝜋3cossin est semblable à la forme polaire, mais elle en diffère en raison du signe négatif à l’intérieur de la parenthèse. Pour remédier à cela, nous rappelons les identités de parité des fonctions sinus et cosinus sinsincoscos(𝜃)=𝜃,(𝜃)=𝜃.

Par conséquent, nous pouvons réécrire le nombre complexe donnée sous la forme 165𝜋3𝑖5𝜋3=165𝜋3+𝑖5𝜋3=165𝜋3+𝑖5𝜋3.cossincossincossin

Maintenant que nous avons la forme polaire de notre nombre complexe, nous pouvons utiliser les valeurs 𝑟=16 et 𝜃=5𝜋3. Aussi, comme on cherche la racine carrée, on peut utiliser 𝑛=2, ce qui signifie que 𝑘=0;1. En substituant ces valeurs dans la formule de Moivre ci-dessus, les racines carrées sont données par 165𝜋6+𝑖5𝜋6,16𝜋6+𝑖𝜋6.cossincossin

Convertissons ces racines carrées sous forme cartésienne. Nous savons que 16=4. De plus, en utilisant le cercle unité, nous pouvons déterminer les rapports trigonométriques cossincossin5𝜋6=32,5𝜋6=12,𝜋6=32,𝜋6=12.

En substituant ces valeurs dans les racines, nous obtenons 432𝑖12,432+𝑖12.

En développant les parenthèses, on obtient les racines carrées 23𝑖2 et 23+𝑖2.

Ainsi, les deux racines carrées de 165𝜋3𝑖5𝜋3cossin sont ±23+2𝑖.

Dans l’exemple précédent, nous avons déterminé les racines carrées d’un nombre complexe donné en utilisant la formule de Moivre pour les racines. Cette méthode peut être généralisée pour les racines d’ordre supérieur car la formule de Moivre peut s’appliquer aux racines générales.

Dans l’équation suivante, nous allons déterminer les racines cinquièmes d’un nombre complexe et les représenter sur le plan complexe d’Argand.

Exemple 3: Racines d’un nombre complexe

  1. Résolvez 𝑧=162+16𝑖2.
  2. En représentant ces solutions sur le plan complexe d’Argand ou autrement, décrivez les propriétés géométriques des solutions.

Réponse

Partie 1

Dans cette partie, nous devons calculer une racine cinquième du nombre complexe sous forme cartésienne 162+16𝑖2. Nous rappelons la formule de Moivre pour les racines, qui dit que pour un nombre complexe sous forme exponentielle 𝑧=𝑟𝑒, les racines 𝑛-ièmes de 𝑧 sont données par 𝑟𝑒𝑘=0,1,,𝑛1.pour

Nous pouvons utiliser la formule de Moivre pour déterminer les racines cinquièmes, mais nous devons d’abord convertir le nombre complexe donné sous forme exponentielle. Rappelons que la forme exponentielle d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 est 𝑟𝑒.

On commence par déterminer le module et l’argument de 162+16𝑖2 afin de l’exprimer sous forme polaire. Rappelons que le module d’un nombre complexe 𝑎+𝑏𝑖 est donnée par 𝑎+𝑏. On peut déterminer le module du nombre complexe donné en substituant 𝑎=162 et 𝑏=162, ce qui donne 162+162=1024=32.

Par conséquent, 𝑟=32. Aussi, nous rappelons que l’argument d’un nombre complexe 𝑎+𝑏𝑖 situé dans le premier quadrant du plan complexe d’Argand est donné par arctan𝑏𝑎. Puisque 𝑎=162 et 𝑏=162 sont tous les deux positifs pour notre nombre complexe, nous savons que notre nombre complexe se situe dans le premier quadrant. Son argument est alors donné par arctanarctan162162=(1)=𝜋4.

Par conséquent, 𝜃=𝜋4. La forme exponentielle de 162+16𝑖2 est alors 32𝑒.

On peut maintenant déterminer les solutions de l’équation 𝑧=32𝑒.

On peut déterminer les racines cinquièmes en appliquant la formule de Moivre pour les racines avec 𝑛=5, 𝑟=32, 𝜃=𝜋4, ce qui donne 32𝑒𝑘=0,1,4.pour

Ainsi, en considérant toutes les valeurs de 𝑘, les solutions sont 2𝑒,2𝑒,2𝑒,2𝑒,2𝑒.

Nous rappelons que l’argument d’un nombre complexe, par convention, doit se situer dans l’intervalle standard ]𝜋,𝜋]. Les deux dernières racines cinquièmes ont pour arguments 25𝜋20 et 33𝜋20, qui ne se situent pas dans cet intervalle. Étant donné que ces arguments sont au-dessus de la limite supérieure𝜋, on peut obtenir un argument équivalent en soustrayant une révolution complète 2𝜋 radians de cette valeur:25𝜋202𝜋=15𝜋20=3𝜋4,33𝜋202𝜋=7𝜋20.

En utilisant ces arguments dans l’intervalle standard, les deux dernières racines cinquièmes peuvent être écrites comme 𝑒 et 𝑒. Ainsi, les racines cinquièmes de 162+16𝑖2 sont 2𝑒,2𝑒,2𝑒,2𝑒,2𝑒.

Partie 2

Dans cette partie, nous devons représenter graphiquement les racines cinquièmes obtenues à la partie précédente dans le plan complexe d’Argand. Les racines cinquièmes de la partie précédente sont sous forme exponentielle, et nous rappelons qu’un nombre complexe sous forme exponentielle 𝑟𝑒 a pour module 𝑟 et pour argument 𝜃. En observant les racines cinquièmes de la partie précédente, nous pouvons voir que le module de toutes les racines cinquièmes est égal à 2. Cela signifie que toutes les racines cinquièmes se situent sur un cercle centré à l’origine et de rayon 2 dans le plan complexe d’Argand.

On peut aussi voir que leurs arguments forment une suite arithmétique 3𝜋4,7𝜋20,𝜋20,9𝜋20,17𝜋20.

À partir du terme initial 3𝜋4, les arguments augmentent selon la raison 8𝜋20=2𝜋5radians. Cela signifie qu’en commençant par le point sur le cercle à l’angle 3𝜋4 radians, qui est un angle de 3𝜋4 radians à partir de l’axe réel positif dans le plan complexe d’Argand, nous pouvons tourner de 2𝜋5 dans le sens antihoraire sur le cercle quatre fois pour obtenir toutes les racines cinquièmes.

Voici une représentation de ces nombres complexes dans le plan complexe d’Argand.

D’après le plan complexe d’Argand ci-dessus, nous pouvons voir que les racines se situent aux sommets d’un pentagone régulier inscrit dans un cercle de rayon 2 centré à l’origine.

Dans l’exemple précédent, nous avons déterminé les racines cinquièmes d’un nombre complexe et avons observé que ces racines forment les sommets d’un polygone régulier inscrit dans un cercle dans le plan complexe d’Argand. On rappelle que cette propriété exacte reste vraie pour les racines 𝑛-ièmes de l’unité, où un sommet est à la racine triviale de l’unité, soit 1.

Dans l’exemple suivant, nous montrerons la relation entre les raines 𝑛-ièmes de l’unité et les racines arbitraires d’un nombre complexe.

Exemple 4: Relation entre les racines arbitraires et les racines de l’unité

  1. Déterminez les solutions de l’équation 𝑧=125𝑒. Quelles sont leurs propriétés géométriques?
  2. Indiquez les racines 6e de l’unité.
  3. Quelle est la relation entre les racines 6e de l’unité et les solutions de l’équation 𝑧=125𝑒?

Réponse

Partie 1

Nous savons que les solutions de l’équation 𝑧=125𝑒 sont les racines sixièmes du nombre complexe au côté droit de l’équation. Nous rappelons la formule de Moivre pour les racines, qui dit que les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe 𝑧=𝑟𝑒 sont données par 𝑟𝑒𝑘=0,1,,𝑛1.pour

En appliquant la formule de Moivre avec 𝑛=6, les racines de l’équation sont données par 125𝑒𝑘=0,1,,5.pour

Nous savons que 125=5, ce qui nous donne 125=5. En substituant chaque valeur de 𝑘 et en simplifiant de sorte que les arguments de chaque nombre complexe se situent dans l’intervalle standard ]𝜋,𝜋], nous avons 5𝑒,5𝑒,5𝑒,5𝑒,5𝑒,5𝑒.

Maintenant, représentons ces nombres dans le plan complexe d’Argand. On rappelle qu’un nombre complexe sous forme exponentielle 𝑟𝑒 a pour module 𝑟 et pour argument 𝜃. En observant les racines sixièmes ci-dessus, nous pouvons voir que le module de toutes les racines est égal à 5. Cela signifie que toutes les racines sixièmes se situent sur un cercle centré à l’origine de rayon 5 dans le plan complexe d’Argand.

On peut aussi voir que leurs arguments forment une suite arithmétique 8𝜋9,5𝜋9,2𝜋9,𝜋9,4𝜋9,7𝜋9.

À partir du terme initial 8𝜋9, les arguments augmentent selon la raison 3𝜋9=𝜋3radians. Cela signifie qu’en commençant par le point sur le cercle à l’angle 8𝜋9 radians, qui est un angle de 8𝜋9 radians à partir de l’axe réel positif du plan complexe d’Argand, nous pouvons tourner de 𝜋3 sur le cercle dans le sens antihoraire cinq fois pour obtenir toutes les racines sixièmes.

En traçant ces racines dans le plan complexe d’Argand, nous voyons qu’elles se situent aux sommets d’un hexagone régulier centré à l’origine, inscrit dans un cercle de rayon 5.

Partie 2

Rappelons que les racines 𝑛-ièmes de l’unité sous forme exponentielle sont données par 1,𝑒,,𝑒.()

En remplaçant 𝑛=6 et en déterminant des arguments équivalents dans l’intervalle ]𝜋,𝜋], on obtient les racines sixièmes de l’unité:1,𝑒,𝑒,1,𝑒,𝑒.

Partie 3

Géométriquement, nous rappelons que les racines sixièmes de l’unité forment les sommets d’un hexagone régulier inscrit dans le cercle unité avec un sommet au nombre réel 1. En comparant cette propriété avec la figure de la racine sixième donnée dans la première partie, on peut voir que les racines sont dilatées par un facteur d’échelle 5 et tournées de 𝜋9 radians dans le sens antihoraire.

On rappelle la propriété géométrique pour la multiplication d’une paire de nombres complexes:pour deux nombres complexes non nuls 𝑧 et 𝑧,

  • |𝑧𝑧|=|𝑧||𝑧|,
  • argargarg(𝑧𝑧)=𝑧+𝑧.

Par conséquent, dilater un nombre complexe par un facteur d’échelle de 5 et tourner dans le sens antihoraire de 𝜋9 radians équivaut à multiplier un nombre complexe par un autre nombre ayant pour module 5 et pour argument 𝜋9. Ce nombre peut être écrit sous forme exponentielle comme 5𝑒.

Cela nous indique que nous pouvons obtenir les racines sixièmes de notre nombre en multipliant les racines sixièmes de l’unité par 5𝑒. Nous pouvons vérifier cela en utilisant la propriété de multiplication des nombres complexes sous forme polaire. Nous rappelons que 𝑟𝑒×𝑟𝑒=𝑟𝑟𝑒.()

Ainsi, en multipliant chacune des racines sixièmes de l’unité par 5𝑒, 1×5𝑒=5𝑒,𝑒×5𝑒=5𝑒,𝑒×5𝑒=5𝑒,1×5𝑒=5𝑒=5𝑒,𝑒×5𝑒=5𝑒,𝑒×5𝑒=5𝑒.

Ainsi, les solutions de l’équation sont les racines 6e de l’unité multipliées par 5𝑒.

Dans les exemples précédents, nous avons remarqué que certaines racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe forment les sommets d’un hexagone régulier centré à l’origine. On peut généraliser cette observation à toute racine 𝑛-ièmes d’un nombre complexe. La formule de Moivre pour les racines nous dit que les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe sous forme exponentielle 𝑧=𝑟𝑒 sont données par 𝑟𝑒𝑘=0,1,,𝑛1.pour

De cette expression, nous pouvons voir que toutes ces racines 𝑛-ièmes ont le même module, qui est 𝑟. Cela nous indique que tous ces nombres complexes se situent sur un cercle centré à l’origine de rayon 𝑟 dans le plan complexe d’Argand. Aussi, nous pouvons voir que les arguments de ces nombres complexes forment une suite arithmétique de 𝑛 termes, de terme initial 𝜃𝑛 et de raison 2𝜋𝑛. Pour représenter ces racines dans le plan complexe d’Argand, nous pouvons placer le premier point d’argument 𝜃𝑛 sur le cercle centré en l’origine de rayon 𝑟. Ensuite, on peut tourner dans le sens antihoraire 𝑛1 fois de 2𝜋𝑛 pour obtenir les racines restantes. Nous notons que cette méthode aura toujours pour résultat un polygone régulier inscrit dans le cercle. Résumons cela ci-dessous.

Propriété : Racines arbitraires d’un nombre complexe dans le plan complexe d’Argand

Dans le plan complexe d’Argand, les racines 𝑛 d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 forment les sommets d’un polygone régulier à 𝑛 côtés inscrit dans un cercle de rayon 𝑟, dont l’un des sommets est le point du cercle d’argument 𝜃𝑛.

En utilisant le même raisonnement que l’exemple précédent, nous pouvons utiliser cette propriété géométrique pour relier des racines 𝑛-ièmes arbitraires d’un nombre complexe aux racines 𝑛-ièmes de l’unité. Nous savons que les racines 𝑛-ièmes de l’unité forment un polygone régulier à 𝑛 côtés inscrit dans le cercle unité, où un sommet est à la racine triviale de l’unité 1. Par conséquent, le polygone à 𝑛 côtés représentant les racines arbitraires d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 peut être obtenu en dilatant le polygone à 𝑛 côtés des racines 𝑛-ièmes de l’unité par un facteur d’échelle𝑟 et en tournant dans le sens antihoraire selon un angle de 𝜃𝑛 radians. Cela est l’effet produit en multipliant chaque racine 𝑛-ièmes de l’unité par le nombre complexe 𝑟𝑒.

Cela conduit à la propriété suivante.

Propriété : Racines arbitraires d’un nombre complexe et racines 𝑛-ièmes de l’unité

Les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 peuvent être obtenues en multipliant chaque racine 𝑛-ièmes de l’unité par 𝑟𝑒.

Considérons une application géométrique de la propriété pour les racines arbitraires d’un nombre complexe.

Exemple 5: Coordonnées des polygones réguliers à l’origine

Déterminez les coordonnées des sommets d’un pentagone régulier centré à l’origine avec un sommet en (3;3). Donnez votre réponse en coordonnées cartésiennes exactes.

Réponse

Dans ce problème, nous devons identifier les coordonnées cartésiennes des sommets d’un polygone régulier. Nous pouvons résoudre ce problème en utilisant la propriété géométrique des racines arbitraires d’un nombre complexe. Rappelons que, dans le plan complexe d’Argand, les racines 𝑛 d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 forment les sommets d’un polygone régulier à 𝑛 côtés inscrit dans un cercle de rayon 𝑟, où l’un des sommets est le point sur le cercle d’argument 𝜃𝑛.

Pour résoudre ce problème, supposons que le pentagone régulier est dans le plan complexe d’Argand plutôt que dans le plan cartésien, où les coordonnées cartésiennes (𝑥;𝑦) correspondent au nombre complexe 𝑥+𝑦𝑖 dans le plan complexe d’Argand. Nous allons d’abord déterminer les nombres complexes correspondant aux cinq sommets du pentagone régulier dans le plan complexe d’Argand. Ensuite, nous pourrons convertir les nombres complexes en coordonnées du plan cartésien en utilisant cette relation. Comme nous avons un pentagone régulier centré à l’origine, ce pentagone peut être inscrit dans un cercle.

D’après la propriété des racines arbitraires d’un nombre complexe, les sommets de ce pentagone dans le plan complexe d’Argand correspondent aux racines cinquièmes d’un nombre complexe. Déterminons ce nombre complexe.

On nous dit qu’un sommet a pour coordonnées cartésiennes (3;3), ce qui correspond au nombre complexe 3+3𝑖 dans le plan complexe d’Argand. Cela nous dit que 3+3𝑖 est une racine cinquième de notre nombre complexe et les autres sommets du pentagone représentent les autres racines cinquièmes du même nombre. On peut déterminer les autres racines cinquièmes en calculant (3+3𝑖) puis appliquant la formule de Moivre pour les racines afin de déterminer les racines cinquièmes de ce nombre, mais il est plus simple d’utiliser la propriété des racines de nombres complexes.

Nous savons qu’il y a 𝑛 nombres complexes distincts, qui sont les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe donné. Les modules de toutes les racines 𝑛-ièmes sont égaux, et les arguments des racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe forment une suite arithmétique de raison 2𝜋𝑛. Dans cet exemple, nous savons que l’une des racines cinquièmes d’un nombre complexe est 3+3𝑖. Ainsi, le module de ce nombre complexe est aussi le module des quatre autres racines cinquièmes du même nombre complexe. Aussi, en partant de l’argument de 3+3𝑖, on peut former une suite arithmétique de raison 2𝜋5 de 5 termes pour obtenir les arguments des quatre autres racines cinquièmes.

Déterminons le module et l’argument de 3+3𝑖. Rappelons que le module d’un nombre complexe 𝑎+𝑏𝑖 est donné par 𝑎+𝑏. On peut déterminer le module du nombre complexe donné en substituant 𝑎=3 et 𝑏=3, ce qui nous donne 3+3=18=32.

Par conséquent, le module de 3+3𝑖 est 32, qui est aussi le module des quatre autres racines cinquièmes.

Ensuite, calculons l’argument de ce nombre. On rappelle que l’argument d’un nombre complexe 𝑎+𝑏𝑖 situé dans le premier quadrant du plan complexe d’Argand est donné par arctan𝑏𝑎. Puisque 𝑎=3 et 𝑏=3 sont tous les deux positifs pour notre nombre complexe donné, nous savons que notre nombre complexe se situe dans le premier quadrant. Son argument est alors donné par arctanarctan33=(1)=𝜋4.

Par conséquent, l’argument de 3+3𝑖 est 𝜋4 radians. Nous pouvons calculer les arguments des quatre autres racines cinquièmes en formant une suite arithmétique commençant par cet argument et de raison 2𝜋5. On peut écrire 𝜋4,13𝜋20,21𝜋20,29𝜋20,37𝜋20.

Nous rappelons que l’argument d’un nombre complexe, par convention, doit se situer dans l’intervalle standard ]𝜋,𝜋]. Les trois derniers arguments sont plus grands que 𝜋 , donc nous allons soustraire une révolution complète 2𝜋 radians de ces arguments pour écrire les arguments équivalents 19𝜋20, 11𝜋20 et 3𝜋20 respectivement.

Enfin, nous rappelons qu’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 peut être exprimé sous forme polaire 𝑟(𝜃+𝑖𝜃).cossin

Les racines cinquièmes sont alors 32𝜋4+𝑖𝜋4,3213𝜋20+𝑖13𝜋20,3219𝜋20+𝑖19𝜋20,3211𝜋20+𝑖11𝜋20,323𝜋20+𝑖3𝜋20.cossincossincossincossincossin

La première racine peut être simplifiée en utilisant cossin𝜋4=𝜋4=22. Lorsque nous substituons ces valeurs à la première racine, nous obtenons 3222+𝑖22=3+3𝑖, qui est la première racine avec laquelle nous avons commencé. Les autres racines ne se simplifient pas car leurs arguments n’appartiennent pas aux angles spéciaux du cercle unité. Nous pouvons développer les parenthèses pour chacune de ces racines pour les écrire comme 3+3𝑖,3213𝜋20+32𝑖13𝜋20,3219𝜋20+32𝑖19𝜋20,3211𝜋20+32𝑖11𝜋20,323𝜋20+32𝑖3𝜋20.cossincossincossincossin

Ce sont les sommets du pentagone régulier dans le plan complexe d’Argand. On peut déterminer les coordonnées cartésiennes équivalentes de ces points en reliant un nombre complexe 𝑥+𝑦𝑖 aux coordonnées cartésiennes (𝑥;𝑦).

Ainsi, les coordonnées du pentagone régulier centré en l’origine avec un sommet en (3;3) sont (3,3),3213𝜋20,3213𝜋20,3219𝜋20,3219𝜋20,3211𝜋20,3211𝜋20,323𝜋20,323𝜋20.cossincossincossincossin

Jusqu’à présent, nous avons discuté des propriétés des racines arbitraires d’un nombre complexe. D’après les exemples précédents, il est évident que, pour tout nombre complexe 𝑧, l’expression 𝑧 a plusieurs valeurs possibles. Pour des nombres complexes, on dira que de telles expressions sont à valeurs multiples.

Dans le dernier exemple, nous identifierons toutes les valeurs possibles d’une expression à valeurs multiples.

Exemple 6: Expressions impliquant les racines 𝑛-ièmes

Déterminez les valeurs réelles possibles de 13(𝑖)+(𝑖).

Réponse

Dans l’expression donnée, nous notons les termes (𝑖) et (𝑖), qui sont la racine cubique de 𝑖 et l’inverse de celle-ci. On sait qu’étant donné un nombre complexe 𝑧, il existe 𝑛 valeurs distinctes, qui sont ses racines 𝑛-ièmes. Cela signifie que l’expression (𝑖) a trois valeurs possibles et donc que son inverse (𝑖) a également trois valeurs possibles. Identifions d’abord toutes les valeurs possibles de ces expressions.

Pour déterminer la racine cubique de 𝑖, nous rappelons la formule de Moivre pour les racines, qui dit que pour un nombre complexe sous forme exponentielle 𝑧=𝑟𝑒, les racines 𝑛-ièmes de 𝑧 sont données par 𝑟𝑒𝑘=0,1,,𝑛1.pour

Pour appliquer cette formule, il faut d’abord écrire 𝑖 sous forme exponentielle. Rappelons que la forme exponentielle d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 est 𝑟𝑒. On sait que le nombre complexe 𝑖 a pour module 1. Nous savons aussi qu’il se situe sur l’axe imaginaire positif dans le plan complexe d’Argand, ce qui signifie que son argument est 𝜋2. Par conséquent, 𝑖=𝑒.

Ensuite, nous pouvons appliquer la formule de Moivre avec 𝑛=3 pour déterminer les valeurs possibles de (𝑖):1𝑒𝑘=0,1,,𝑛1.pour

Cela nous donne (𝑖)𝑒,𝑒,𝑒.

Ensuite, déterminons toutes les valeurs possibles de l’expression (𝑖). On peut écrire (𝑖)=(𝑖); par conséquent, on peut déterminer toutes les valeurs possibles de cette expression en élevant chaque valeur de (𝑖) à la puissance 1. Nous rappelons la formule de Moivre pour les puissances entières d’un nombre complexe, qui dit que les puissances 𝑛-ièmes d’un nombre complexe 𝑧=𝑟𝑒 sont données par𝑧=𝑟𝑒.

En appliquant cette formule pour 𝑛=1 à chaque valeur possible de (𝑖), on obtient (𝑖)𝑒,𝑒,𝑒.

Par conséquent, il y a trois valeurs possibles pour (𝑖) et trois valeurs possibles pour (𝑖). À première vue, il semblerait que nous ayons neuf possibilités différentes pour la somme de ces deux expressions, mais les sommes pourraient avoir la même valeur.

Pour additionner deux nombres complexes, il est plus facile de les convertir d’abord sous forme cartésienne. Rappelons que nous pouvons convertir un nombre complexe de forme exponentielle 𝑟𝑒 vers la forme cartésienne en calculant 𝑟𝜃+𝑖𝑟𝜃.cossin

Par conséquent, (𝑖)𝜋6+𝑖𝜋6,5𝜋6+𝑖5𝜋6,3𝜋2+𝑖3𝜋2,(𝑖)𝜋6+𝑖𝜋6,5𝜋6+𝑖5𝜋6,3𝜋2+𝑖3𝜋2.cossincossincossincossincossincossin

On peut simplifier les expressions pour (𝑖) en rappelant les identités sinsincoscos(𝜃)=𝜃,(𝜃)=𝜃.

On peut donc écrire (𝑖)𝜋6𝑖𝜋6,5𝜋6𝑖5𝜋6,3𝜋2𝑖3𝜋2.cossincossincossin

En utilisant le cercle unité, nous pouvons déterminer les rapports trigonométriques cossincossincossin𝜋6=32,𝜋6=12,5𝜋6=32,5𝜋6=12,3𝜋2=0,3𝜋2=1.

En substituant ces valeurs, on obtient (𝑖)32+𝑖12,32+𝑖12,𝑖,(𝑖)32𝑖12,32𝑖12,𝑖.

Nous pouvons écrire les neuf combinaisons différentes pour déterminer les valeurs possibles de (𝑖)+(𝑖). Nous devons nous souvenir de multiplier le résultat par 13 à la fin. Ensuite, nous pouvons calculer la somme grâce à un tableau où la première ligne contient les valeurs possibles de (𝑖) et la première colonne les valeurs possibles de (𝑖):

32+𝑖1232+𝑖12𝑖
32𝑖123032𝑖32
32𝑖120332𝑖32
𝑖32+𝑖3232+𝑖320

Cela nous donne sept valeurs distinctes pour la somme, qui sont 0,3,3,32+𝑖32,32𝑖32,32+𝑖32,32𝑖32.

En multipliant chaque nombre par 13, toutes les valeurs possibles pour l’expression à valeurs multiples donnée sont 0,1,1,12+𝑖32,12𝑖32,12+𝑖32,12𝑖32.

La question portait sur les valeurs réelles, la réponse est donc 0;1;1.

Récapitulons maintenant les points que nous avons appris dans cette fiche explicative.

Points clés

  • Tout nombre complexe non nul 𝑧 a 𝑛 valeurs distinctes pour l’expression 𝑧, qu’on appelle les racines 𝑛-ièmes de 𝑧. Nous pouvons déterminer les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe en appliquant la formule de Moivre pour les racines.
  • Dans le plan complexe d’Argand, les racines 𝑛 d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 forment les sommets d’un polygone régulier à 𝑛 côtés inscrit dans un cercle de rayon 𝑟, où l’un des sommets est le point du cercle d’argument 𝜃𝑛.
  • Les racines 𝑛-ièmes d’un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 peuvent être obtenues en multipliant chacune des racines 𝑛-ièmes de l’unité par 𝑟𝑒.

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